Argent : R&D chinoise : ‘5,4,3,2,1 -mise à feu’! 

— Avant de créer une des plus belles industries au monde, le Japon débuta par la montre au kg.

Pour qui s’en souvient, la nouvelle révolution technologique qui se prépare en Chine n’étonnera point : Pékin veut remplacer sa compétitivité basée sur les bas salaires, par une autre, fruit de sa recherche.

Industry Week (US) voit qu’en ’04, les firmes chinoises font un effort en R&D 7 fois supérieur à celui de leurs soeurs US, 20% contre 3% du chiffre d’affaires respectif. La part de l’informatique fait dresser l’oreille : 5% en moyenne, contre 1,4% aux US. On assiste à un réinvestissement quasi total des profits, encouragé par voie fiscale, de concours etc. La tendance s’appuie sur un vivier vaste, peu cher d’ingénieurs et cerveaux diplômés. Et si tous ces arguments ne suffisaient pas, la Chine est forcée au saut qualitatif par les normes techniques et sanitaires qui se dressent partout, remplaçant les tarifs abattus par l’OMC.

Résultat : en juillet, la Chine a dépassé les US comme temple de la technologie du téléphone cellulaire –dixit Bill Gates. A bon entendeur…

—Le ministère de l’Agriculture installe un réseau commercial en milieu rural.

En 2003, 40 chaînes ont été licenciées dans le secteur vivres, et 80 dans celui du matériel agricole. Pour compenser le surcoût du fonctionnement en zone reculée, un monopole est octroyé sur un territoire.

Ainsi, Soleil Rouge, à Nankin (Jiangsu), fondé en 2002, étalé sur 5 provinces (380 magasins), vise le 1er rang des ventes d’équipements agricoles. Ici, l’obstacle immuable est le manque de marques fiables et services, et le surcoût des frontières intérieures.

Autre initiative: le 2d Salon de l’Agriculture (12-17) réunit 971 exposants dont 550 chinois. L’étranger était présent par 13 pays d’Union Européenne, des US et du Japon. Des groupes émergents brillèrent, tel Chaoda, aux 1000 produits bio (issus de ses fermes), qui fit pour 100M² de contrats le 1er jour. Les 1,7MM² du Salon de 2003 seront dépassés !

— En été, 100M de climatiseurs pompent 40% de l’électricité des villes : en trop de modèles, la modestie du prix le dispute à celle de la technologie. Ces appareils ont une autre souffrance : les invendus, 8M d’appareils, 2 ans de production nationale!

Tout ceci justifie l’actuelle tentative de coup de torchon, par le biais de l’étiquetage. Au 1/5, l’offre sera classée en 5 niveaux, selon le rendement énergétique.

Sous un certain seuil, la marchandise sera interdite à la vente. L’épargne annuelle sera de 80 kw/h par unité. Normalement, ceci devrait amener un cercle vertueux: l’abandon des acteurs les moins sérieux, la fin de la guerre des prix, et l’investissement en R&D. Avec toutefois 2 handicaps, peut-être rattrapables: la modicité de l’amende aux groupes en cas d’infraction  (970²), et la corruption anarchique des provinces!   

NB : une initiative similaire, à l’enjeu aussi fort, se prépare dans le secteur du lait frais!

 

 

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