Pol : Poutine à Pékin – l’amitié, moins le pétrole!

— A Poutine de fouler le tapis rouge avec Hu Jintao (14-16/10), suite à la visite de Wen Jiabao à Moscou en septembre.

Une question lancinante hante la relation Russie – Chine : le pétrole, que Pékin réclame et que Moscou veut vendre ailleurs.

Par ordre de Poutine, deux projets géants sont bloqués: l’oléoduc Ouest-Est Angarsk-Daqing (Heilongjiang), et le gazoduc Nord-Sud (JV de BP) Katchamka-Corée-Chine. Poutine y voit 2 risques:

1. une Chine client-monopole qui lui imposerait des prix sacrifiés, et

2. le sacrifice de sa Sibérie côtière, au profit d’un Dongbei trop peuplé, à sa porte.

Le document final reflète un équilibre malaisé. 13 accords ont été signés -mais le pétrole en est absent, sauf par une promesse de rétablir, d’ici fin octobre, les ventes interrompues par Youkos. La frontière est finalement tracée. Pékin dit bienvenue à Moscou à l’OMC. Les 2 promettent de tripler leurs échanges d’ici 2010, (16MM² en 2004), et s’entendent pour un remake des années croisées, année Russe en 2006, année chinoise en 2007 : méthode Coué, et écran de fumée !   

— L’Elysée devait s’y attendre: siégeant à Luxembourg, le Conseil des ministres de l’Union Européenne a encore rejeté (11/10) la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine. Londres et les pays scandinaves s’y sont opposés, préférant attendre l’adoption d’un code international de conduite sur ce commerce et une embellie sur le front chinois des droits de l’homme.

Parallèlement (pour peser sur les débats), Amnesty publiait un rapport qui citait un apparatchik chinois pour dénoncer “10.000 exécutions/an” en Chine, et  250.000 personnes en laogaisuo, “camp de réforme par le travail”… Comme si cette opposition ne suffisait pas, les pays de l’Est, à l’écoute de Washington qui préparent leur entrée à l’Otan, ont eux aussi fait bloc… Face à ce mur, le poids de Paris et Berlin n’a pas suffi – on en reparlera en 2005

 

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