Lançant en 1980 son pays dans la croissance tous azimuts, Deng Xiaoping n’imaginait pas que ses successeurs devraient freiner des 4 fers, 25 ans plus tard, avec l’aide de l’étranger. Aujourd’hui, les exemples abondent, de douloureuses remises en cause !
Pékin compte 100.000 accidentés (auto) par an. Mais l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, sort un autre chiffre: 220.000 morts par an, qui seront 0,5M d’ici 2020, si rien n’est fait.
Tel est le prix invisible du «tout automobile» adopté en Chine. L’auto serait la 1ère cause de mortalité de 15 à 45 ans, et son coût atteindrait 21MM$, 1,5% de PIB perdu.
Contre le fléau, Pékin a lancé dès mai sa Loi de sécurité routière, créé son comité interministériel, et médite les conseils de l’OMS, publiés en Chinois avec l’aide de la Banque Mondiale : « réduire les accidents n’est pas difficile : 4 mesures suffisent, c’est à dire ceinture obligatoire, limite de vitesse et d’alcoolémie, visibilité accrue des piétons et cyclistes !»
Autre souci du ministère de la Santé : l’obésité, doublée depuis 1994, selon son enquête sur 270.000 sujets. La Chine compte 60M d’obèses, 200M de gros, 160M d’hypertendus, 20M de diabétiques. On n’en est pas aux 60% de population des USA, mais on y va droit –les Chinois en sont déjà à 30%!
Le ministère prépare un plan de prévention, assorti de règlements pour les écoles, l’agriculture, les industries alimentaires, le négoce…
La Chine du nord se débat aussi contre la sécheresse : Pékin reçoit en ce moment une « goutte d’eau dans le désert », 92Mm² venus du Shanxi et du Hebei, à 100 voire 200km, par 3 cours d’eau. 6 stations de contrôle veillent sur les rives, et des «limiers de l’eau» protègent la denrée soudainement rare. Le déséquilibre croît dramatiquement : En 9 mois, Pékin a reçu 200Mm² , contre 156 pour tout l’année 2003, et toute la Chine du nord va aussi mal, ou pire !
Encore un problème urgent (et notre liste se limite à ceux où des actions sont annoncées cette semaine) : la pollution de l’air, et les bouchons : Shanghai annonce un projet de bus bicombustible (technologie popularisée par la Prius de Toyota).
SAIC, la Shanghai Automobile Industry Co., sera maître d’œuvre, aidé du Ministère des Sciences et Techniques et par General Motors (GM). Si SAIC parvient à le construire à un prix soutenable, il remplacera les 17000 bus actuels, réduisant de 50% à 90% les gaz d’échappement et de 40% à 60% la consommation en fuel, soit pour Shanghai, une épargne de 4Mt par an. C’est surtout, le signe d’une inversion de priorité urbaine, au profit des transports en commun!
Tous ces projets en sont aux balbutiements. Tous n’aboutiront pas. Mais ils montrent le vent – l’obligation de réagir, le dos au mur!
Sommaire N° 33