Le 4ème Plenum a adopté le rapport du 1er Secrétaire Hu Jintao sur le renforcement de la capacité gestionnaire du Parti (PCC) »…
La vraie nouvelle du sommet (Pékin,16-19/9) tint au départ de Jiang Zemin, (cf VdlC n°29). 3 jours après avoir dit qu’il était là pour « 2 ans au moins », la presse décrit le chef de l’armée (APL) comme malade, «ayant déjà remis X fois sa démission par le passé» : image pieuse quoique improbable, d’un homme désintéressé du pouvoir!
Le 15/9, jour-même de cette démission, Hu Jintao faisait à l’ANP un message d’un ton nouveau, gauchiste: la Chine ne ferait «jamais» de réforme politique de fond: la démocratie, style Ouest était un cul-de-sac pour le pays !
Qu’on s’en souvienne : c’est en 1987, faisant tirer sur la foule, au Tibet qu’il gouvernait, qu’il fut remarqué par Deng Xiaoping, qui le désigna futur leader. Toute sa vie, Hu a refusé d’aller honorer ses ancêtres dans le temple «superstitieux» de sa famille au Zhejiang. Tout ceci parle moins d’une foi arrêtée, que d’un talent pour donner le bon signal, au bon moment.
Selon le plan de succession mis en place par Deng Xiaoping, Jiang Zemin aurait dû quitter dès décembre 2002. Il obtint un sursis, au nom de dangers supposés, que seuls lui saurait affronter (Taiwan, HK, dissidence). Pour convaincre la majorité, Hu dut épouser le programme de l’ex-leader: les réformettes internes au PCC, adoptées au Plenum, furent conçues par Jiang dès 2002.
Le message est net : il faut rendre au Parti plus de compétence et popularité. Au reste, la démocratie attendra :
1. la fin de la génération des Gardes Rouges, et leur relais par les universitaires technocrates,
2. et la mise en place d’une légalité plus solide et d’ une magistrature mieux formée.
1er signe du nouveau règne : Zeng Qinghong, favori de Jiang, Vice Président de la République n’a pas pu entrer à la CMC, la Commission militaire – pour la machine de Jiang non encore ralliée, la fin est proche!
Face aux derniers jours de l’URSS, le parallèle s’impose entre Hu Jintao et Andropov, dernier leader ayant tenté de rebâtir le Parti avant Gorbachev. Foudroyé par son mal, Andropov n’a pas eu le temps. D’ où les 2 questions posées par Jacques Attali : Hu Jintao, lui, aura-t’il le temps? Et sinon, où se trouve le Gorbachev de la Chine?
Enfin, s’ouvre pour Hu, à présent, le vrai défi—celui de son rôle. Cao Siyuan, Président d’un centre de recherche sociale, croit que ce départ va « améliorer la santé politique chinoise » et qu’après 20 ans de réforme économique, il est temps de passer sur «le 2d pied», celui politique: manière de dire qu’une impatience s’exprime déjà, qu’il faudra gérer !
Sommaire N° 30