Temps fort : Jacques Attali – les alliances ambiguës, provisoires de la Chine

A l’occasion d’un séminaire de l’Agence de l’ONU pour la sécurité sociale, Jacques Attali a accordé au VDLC une interview exclusive sur la Chine. Ses propos toujours lucides et informés, très futuristes, interpellent notre vision du pays. En voici les grandes lignes :

1° Le Gouvernement : la Chine ne peut conjurer ses déséquilibres que par une forte croissance, qui engendre des déséquilibres nouveaux. Elle s’en tirera par des atouts magiques, une réserve gigantesque de productivité  et mobilité sociale, un sens aigu de sélection des élites. La démocratie est inéluctable : les 300M de bourgeois ne se contenteront pas de la consommation, il leur faudra aussi le pouvoir!

2° Les Etats-Unis n’ont aucune envie de voir la Chine réévaluer sa monnaie.

Entre ces deux blocs, il y a alliance stratégique. La Chine finance le déficit extérieur des US. L’Amérique lui permet de sous-évaluer sa monnaie -booster ses exports. Cette collusion leur permet d’écarter de la course d’autres puissances comme l’Europe, en pénalisant l’Euro (²). Au demeurant, Chine et US ne sont pas dupes, que dans 20 ou 40 ans, ils en découdront, sur la dernière ligne droite vers la maîtrise du monde!

3° Le rapport avec la Russie est complexe, trouble, et porteur d’une autre guerre majeure.

Pour l’instant, alliance : Pékin a besoin du pétrole russe, et la Russie, que ce dernier passe par la Sibérie et non par l’Asie Centrale et le Xinjiang. Les deux ont conclu alliance contre l’Islam. Mais un jour, la Chine envahira la Sibérie, pour obtenir les terres, l’accès à la mer, et le pétrole qui lui manquent!

 

 

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