— En 1998, l’interdiction des ventes pyramidales (sans magasins) fit un flop :
déjà établis en Chine, des géants anglo-US tels Amway et Avon contournèrent la loi en se rabattant sur les ventes directes, ouvrant quelques magasins pour la forme. A ce régime, en 2003, ils gagnaient 129M² (Avon) voire 988M² (Amway).
D’autres groupes, chinois, s’engouffrèrent dans la brèche: à travers les universités du pays, 2000 potaches viennent d’être surpris vendant des produits made in Chongqing. Cependant, encouragé par la perspective d’autres investissements (2de usine Amway, à Pudong), Pékin prépare une autre loi pour 2005, dans l’espoir d’aboutir à un texte viable. Le marché sera réservé aux gros joueurs (capital de 8,2M², chiffre de 50M² /an pendant 3 ans, chèque de 2M² à un “fonds de garantie”). La prime du vendeur sera tronquée de 50 à 35%, et la rente des recruteurs sur leurs recrues restera bannie. Le système est limité aux “produits grande consommation”, issus du groupe, et made in China. En somme, une veste taillée sur mesure pour Amway et Avon. Mais le système est-il vérifiable?
— Tout comme le Jiangsu (qui forme avec lui, la richissime couronne autour de Shanghai), le Zhejiang veut assurer l’avenir, en investissant dans les transports.
D’ici 2010, avec le min. des Chemins de fer, la province veut dépenser 9,9MM² en voies ferrées et devenir le hub Nord-Sud, au meilleur réseau national. A terme, toutes ses villes seront reliées. Une artère express reliera ses zones industrielles et les 2 poumons, Shanghai au nord, le delta des Perles au sud. Les lignes majeures, telles Shanghai-Hangzhou et Zhejiang-Jiangxi seront électrifiées.
En somme, Hangzhou se prépare au moment où l’Ouest aura rattrapé la côte en industrialisation : il conservera alors son avance, par sa capacité de réaction rapide!
— Retardée à mi 2005, l’entrée en bourse de la Banque de la construction (CCB) et la Banque de Chine (BoC), banques d’Etat, sent le roussi : la participation de banques étrangères se fait attendre, faute de leur assurer un retour suffisant.
Ainsi à défaut d’étrangers, la CCB (15/9) doit se contenter d’inviter 4 grandes entreprises d’Etat (GEE) à bord de son véhicule boursier (la part restructurée de ses actifs, supposée allécher les investisseurs). Ce véhicule pèse 19,2 MM². L’émission de titres vise 4 à 8MM². Y entrent pour 4% (ensemble), Baosteel (acier), Yangtze Power (barrage des Trois Gorges) et State Grid (électricité), et pour le reste, Central Huijin, créé en décembre 2003 pour gérer les 36,9MM² destinés à la convalescence des deux banques. Or la structure opaque de Huijin, dirigée par Guo Shuqing, directeur de la SAFE, n’arrange rien à la froideur du climat.
Il y a même odeur de conflit d’intérêt, puisque Baosteel et Yangtze sont créditeurs de la CCB, et avouent avoir pris cette participation, attirés par une promesse de “priorité et clauses préférentielles sur prêts bancaires” (sic)!
Sommaire N° 30