A la loupe : Adecco – le retour des expats – moderato

Dès 1995, Adecco prit pied en Chine, avec son 1er bureau à Canton. Quoique n°1 mondial de l’intérim, (6000 bureaux en 67 pays), il comprit vite l’urgence de changer de stratégie, vu l’image dévaluée de ce type d’emploi en cette culture conservatrice : Adecco cultiva son 2d métier, le recrutement dans les grandes villes côtières, afin de suivre ses clients d’Europe et des USA venus tenter l’expansion en Chine.

Avec une 100ainede contrats d’entreprises signés depuis juin 2004 à ses seuls bureaux de Pékin/Shanghai, Adecco est une affaire qui marche. Prise dans une courbe de croissance effrénée, la Chine ne parvient pas à satisfaire ses besoins en compétences, d’où une pénurie de chefs d’entreprise et leur manque de formation : forçant les groupes chinois et étrangers à faire appel aux «chasseurs de têtes», moyennant trois mois du salaire offert.

Autre effet, induit par la carence du marché, révèle Michael Smith, directeur Chine d’Adecco : la bougeotte de ces experts, «changeurs de jobs professionnels», à chaque offre de débauchage. Le cadre sup’ permute tous les 6 à 18 mois, latence qui ne permet pas d’intégrer l’esprit-maison, ni de maîtriser la gestion des équipes.

Selon les secteurs, jusqu’à 20 – 30% du management permute chaque année, posant au groupe des problèmes d’organisation impossibles. Pour Adecco, «la solution ne passe pas que par le carnet de chèques». L’offre d’autres avantages moins immédiats, tels la formation continue ou le plan de carrière, deviennent des gages de fidélité à long terme.

Depuis 1990, ce marché des cadres a vécu un cycle complet. Le recruteur se tourna d’abord vers l’expat’ cher payé, puis vers le diplômé chinois aux exigences et au savoir-faire moins aiguisés. Aujourd’hui, en quête du  juste milieu, il réhabilite l’étranger sous contrat local amélioré, pour un mandat moyen de 4 ans.

Avantages:

[1] connaissant bien la maison mère, il lui offre une vision claire sur les affaires de la filiale. 

[2] Il s’assume mieux dans le pays qu’il a choisi, d’où une meilleure ambiance d’équipe, biculturelle. Mais pour retrouver sa place, l’expatriation doit à présent affronter la concurrence locale…

Pour Adecco, le critère de sélection d’avenir, et ce qui fait la différence (la fera toujours plus), est l’apprentissage préalable de la langue !!!

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