Aux élections du Legco (Parlement de Hong Kong, 12/9), la droite d’affaires du DAB a gagné (cf p.2).
Résultat qui sanctionne plus le soutien ardent de Pékin à l’économie locale, que le bilan du gouverneur Tung Chee-Hwa, fortement décrié.
En 7 ans, le rocher a subi de multiples sinistres, tels la crise asiatique ou l’éclatement de la bulle immobilière qui contracta les prix fonciers de 50% et volatilisa l’épargne de millions d’insulaires. Le tourisme fut KO en 2003 sous le coup du SRAS. Durant ce temps, Shanghai et Canton pompaient capitaux, usines, bureaux d’études et ateliers de design de l’enclave!
Impopulaire, Tung se voit reprocher d’avoir perdu un temps et une énergie précieux à mettre l’enclave au diapason chinois, au lieu de faire prospérer ses atouts. Tung tenta d’imposer une loi de sécurité : il aboutit en été 2003 puis 2004 à des marches de 0,5 million de gens!
Pendant ce temps, se délitaient plusieurs forces de Hong Kong, tels l’anglais (qu’il tenta vainement de remplacer par le chinois), la Bourse, et il rata la chance d’ouvrir la frontière 24h/24h, ce qui aurait relancé les marchés immobilier et de l’emploi!
La suite est paradoxale: c’est Pékin qui a arraché Hong Kong au marasme, la dotant de l’accord préférentiel CEPA (amélioré début août), lui ouvrant avant les autres pays, 100 projets olympiques d’une valeur de 12MM$. Pékin lui envoya aussi 800.000 touristes par mois. Hong Kong affiche au 2d trimestre une croissance de 12%. Son commerce de détail a repris (+11% en juillet). Même le foncier guérit…
Lors du vote, Hong Kong à cédé sur ses exigences d’autodétermination, qui sont moins un idéal « hellénique » de démocratie, que le besoin de liberté de pensée pour conserver son statut d’usine à idées de la Chine et de l’Asie. Simplement, le scrutin de dimanche traduit aussi la peur d’aller trop loin dans la confrontation, et le souci d’accommodement de centaines de millions d’investisseurs insulaires sur le continent!
Sommaire N° 29