Cinq jours de déluge (2-7/9) au Sichuan ont ramené au petit écran ces images familières de soldats au secours de villages inondés, faisant la chaîne pour renforcer des digues, ou godillant entre les toits des maisons.
Mais cette saison des pluies se distingue par 2 signes dérangeants : plus longue, et plus violente.
La presse évoque les pires précipitations en 200 ans. Si l’on envisage le tableau national, la Chine compte 98M (!) de citoyens évacués depuis le début de l’année! Depuis le 2/9, 360mm de pluie se sont abattus sur le nord-est du Sichuan. Dazhou, ville la plus touchée, gît sous 1mètre d’eau. Chongqing aussi voit ses rues transformées en éphémères affluents du Yangtzé.
300.000 maisons seraient perdues, 200 morts seraient à déplorer, victimes des coulées de boue et glissements de terrain. Les communications sont désorganisées par la perte de 400 ponts et la noyade de 720 km de routes. A ce stade, 412.000ha d’emblavures sont perdues.
Les dégâts sont provisoirement estimés à 257M€ – Pékin a débloqué une aide d’urgence de 3,9M€. Tous ces chiffres seront révisés à la hausse, les jours à venir!
5000 soldats/secouristes sont là pour assister 100.000 riverains privés d’eau potable, couvertures, vivres, et médicaments contre la diarrhée, qui gagne.
Les pluies ont cessé, mais les autorités ne désarment pas : trois orages sont attendus sous trois semaines. Même le barrage des Trois Gorges est interdit (6/9) à la navigation, pour la 1ère fois en 15 mois : le débit dépassant 45.000m2 /seconde, évoluant vers les 60.000 m2.
John Sparrow, du CICR, le Comité de la Croix rouge internationale, commente : « les pluies saisonnières s’aggravent chaque année en Chine… On ne peut pas se protéger par du béton contre un climat qui change. En Chine comme ailleurs, notre seule outil de défense, est un système communautaire de réaction rapide aux désastres ».
Sommaire N° 29