Editorial : Jiang Zemin – Hu Jintao: appels à Deng Xiaoping, outre-tombe !

Jiang Zemin-Hu Jintao : appels à Deng Xiaoping, outre-tombe, !

En mars 2003 Jiang Zemin cédait ses postes de Président et de 1er Secrétaire à Hu Jintao (le dauphin de Deng Xiaoping), mais non celui de chef de l’armée. Placé n°2 du régime, son héritier Zeng Qinghong commandait un carré de fidèles, majoritaire dans les organes directeurs.

A présent entre ces leaders, une crise menace. En août, Jiang défiait Hu en reconvoquant le conclave de Beidaihe aboli par Hu un an avant. Plus tard, lors d’un meeting à Pékin, il accusait Hu de prendre des risques immodérés: avoir bridé le crédit pour enrayer la surchauffe.

En politicien aguerri, Jiang voit la chance opportuniste de rallier les investisseurs et patrons mis aux abois par la politique d’austérité. Sa stratégie pourrait être de «frapper la vache pour toucher la montagne» : réduire le 1er ministre Wen Jiabao, vulnérable, pour priver Hu Jintao de son exécutant!

Au-delà des prétextes, le conflit est idéologique.

Jiang Zemin est l’avocat d’une croissance forte, surtout au profit de l’APL qu’il veut moderniser à coups de MM$/an. Il veut aussi lui donner une bonne raison pour cette manne : la prise de Taiwan. Jiang rejette aussi toute faiblesse envers les démocrates de Hong Kong.

Plus modéré, Hu Jintao défend une croissance «paisible» en faveur des oubliés (augmenter les consommateurs pour créer le grand marché), le développement durable, et pourrait lâcher du lest face à Hong Kong, Taiwan, et les dissidents.

Le 7 septembre, la tension monte : la rumeur dit Jiang prêt à renoncer au poste de Président de la CMC, la Commission militaire! Dès 2002, il aurait promis de quitter à mi-parcours – le politbureau le lui imposait, pour lui octroyer ce sursis. Mais d’autres voient dans son offre un moyen tactique pour gagner du temps et alerter ses alliés. Entre-temps, Jiang et Hu bataillent à coups de citations du père fondateur Deng Xiaoping.

Pour sortir de cette tension électrique, le 4ème Plenum du Comité Central ouvre à Pékin (16-19/9). Mais Jiang l’aborde en position de force, ayant accumulé les alliés et leviers de pouvoir en 13 ans de pouvoir solitaire.

Le seul atout de Hu ne réside pas tant en sa bonne image auprès de la base (qui compte peu), mais dans le souci de nombreux leaders, de rétablir le contrôle du Parti sur l’armée et non l’inverse.

A ce stade, nul ne peut prédire de quel côté penchera le fléau de la balance. Pas de décision au 4ème Plenum signifierait une bataille perdue pour Hu Jintao !

 

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