Petit Peuple : Chengdu, un vol plané amoureux

— A Chengdu (Sichuan), Zhang Qiang et Fangfang jouent pour nous l’histoire éternelle des époux déchirés.

Zhang et Fangfang sont jeunes –trop, sans doute, pour assumer leur union. Pourquoi Fangfang se prit-elle, le 4/9 à l’aube, d’une ire irrépressible contre son mari? Une infidélité sans doute, vraie ou rêvée -un SMS douteux surpris sur un portable, une oeillade interceptée… Non contente d’éveiller le quartier par ses stridences vocales, Fangfang se mit à détruire méthodiquement mobilier, vaisselle, habits, ne reculant que devant la pyromanie de leur F2 au 6e étage.

Jalouse compulsive, Fangfang n’en était pas à son 1er esclandre. Plus stable, Zhang – peut-être pétrifié de remords- n’en était pas moins démuni devant telle furie! Pour se donner contenance, il recourut au vieux truc d’aller acheter des cigarettes. Mais de retour au pas de la porte, il entendit les cris des passants, tandis qu’à la hauteur du 3ème, le auvent de plastique explosait, laissant passer une masse. Instinctivement, il lâcha son mégot pour réceptionner la chose dans ses bras : c’était Fangfang, qui dans les débris de son univers conjugal, avait soudain cru lire la perte de tout bonheur sur terre, au nom du proverbe : 覆巢无完卵, fu chao wu wan luan, “à nid renversé, pas d’oeuf intact!” : elle s’était jetée dans le vide! Fangfang en fut quitte pour une fracture bénigne. Suite à quoi les tendrons réconciliés jurèrent de ne jamais plus se chamailler -serment d’ivrognes!

 

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