A la loupe : Chine – US : double exercice, double message!

En juillet, dans le Pacifique, la US Navy a entamé ses exercices Summer Pulse 2004.

Sept porte-avions et leurs groupes aéronavals testent ensemble le nouveau plan US, dit « Fleet Response Plan » en cas de conflit dans le détroit de Taiwan.

En même temps, à 300km des côtes taiwanaises, sur l’île de Dongshan, 20.000 soldats chinois s’affrontent dans des exercices visant la «prise de contrôle d’un espace maritime et aérien ». Les meilleurs armements de l’APL l’armée chinoise, seront investis, tels les bombardiers SU-27dont les équipages s’entraînent « 24h/24 et 365 jours/an ». Ce sont les 2ds grands exercices chinois depuis 2001.

Zeng Qinghong, Vice-Président, aurait exprimé le projet de nommer des militaires à des postes civils dans les provinces face à l’île (Jiangsu, Zhejiang, Fujian), pour «accélérer la mobilisation si nécessaire» (sic).

Dans chaque camp, les manoeuvres d’en face sont dénoncées comme une «tentative d’intimidation». La Chine accuse une « alliance militaire taiwano-US de facto ».

Entre les deux, Taiwan met de l’huile sur le feu, en confirmant (2/7), en cas d’agression chinoise, un plan d’attaque d’infrastructures sensibles comme le barrage des Trois Gorges, dont la destruction anéantirait jusqu’à 50M d’âmes, par la lame de fond d’un réservoir de 600 km de long, par 185m de hauteur : manifestement, le ton se durcit cet été. Derrière ces gesticulations, il y a le lourd effort réciproque de réarmement.

L’APL monte en puissance, à coups de MM$, sur les 4 fronts nucléaire, balistique, naval et aérien. Taiwan met la dernière main à un plan d’achats massifs aux US (sous-marins, avions, missiles, destroyers)…

C’est sans doute pour enrayer le dérapage, que G.W. Bush envoyait à Pékin les 8 et 9/7 Condoleezza Rice, sa conseillère : afin de chercher un accommodement – impossible, avec Jiang Zemin, plus inflexible que jamais.

Des dernières rumeurs bruissant de Zhong Nan Hai, Jiang, comme à plusieurs reprises durant le passé, semble s’arrimer à son siège après la fin de son mandat, en misant sur l’APL et les éléments traditionnels, dont il parvient à cristalliser les frustrations d’avenir, sur la question de Taiwan!

 

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