Editorial : Statut d’Economie de Marché : la Chine déçue !

Le 28 juin porta, au 1er  Ministre Wen Jiabao, une déconvenue.

En visite à Bruxelles, il avait posé la demande du statut d’économie de marché (SEM). Un mois après, tombe la réponse, fin de non recevoir : « C’est non, pour l’instant! »

L’Union Européenne (UE) affirme avoir tranché selon 5 critères , dont un seul serait atteint : l’absence de troc d’Etat à Etat.

Sur les autres, la copie serait à revoir:

1. l’interférence de l’ Etat (taxation),

2. une loi de comptabilité des Cies pour que leurs bilans soient validables,

3. l’égalité de droits de propriété /faillite (incompatible avec l’actuel protectionnisme régional),

4. et la transparence (l’indépendance) des banques.

Si Pékin s’est risquée à cette aventure, c’est parce qu’elle souhaitait une reconnaissance morale de ses efforts pour entrer au club des nations, ponctués par la révision de 3000 lois/règlements commerciaux.

Pour autant, sa quête suivait aussi un but bien pragmatique, pallier sa vulnérabilité aux rétorsions commerciales, suite aux accusations de «dumping» (pour monnaie trop basse, par exemple).

Faute de statut d’économie de marché, l’Europe peut refuser les coûts de production avancés par Pékin pour ses produits, et établir une sanction sur la base des chiffres d’autres pays comme Singapour. La Chine étant le moins cher, toute autre référence aboutit à des coûts plus élevés!

Par ce système, l’Union Européenne garde 32 sanctions et 22 enquêtes en cours ! Des experts parlent de cartelisation du commerce extérieur de l’Union Européenne, imposant sur son marché les prix minima de ses lobbies, tout en pratiquant elle-même le dumping mondial de ses montagnes de viande, blé, lait etc…

Aussi peut-on comprendre le rejet ombrageux de ce jugement par Pékin (29/6). D’autant plus «saumâtre», que l’UE avait accordé ce même SEM à la Russie, autre ex-dinosaure à économie d’Etat !

Pourquoi ce tournant envers la Chine, chez une Union Européenne dont les 25 pays agissaient jusqu’ alors comme s’ils n’avaient rien à lui refuser?

Peut-être à cause de l’art souriant et âpre du pays, d’obtenir des concessions. L’Union Européenne a exprimé collectivement ce qu’elle ne pouvait dire individuellement !

Enfin, rien ne vaut la reconnaissance d’un problème, pour concevoir la solution : Bruxelles prépare sa liste de desiderata, et dès le 15/7, une délégation chinoise partira  rouvrir les négociations—sur la prochaine sanction (textile), et sur le statut d’économie de marché !!

 

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