Bien révélateur, cet « entrisme » chinois aux organisations régionales !
Pékin était déjà observateur à l’ASEAN, membre de l’APEC et l’ASEM. Il avait créé «ses» structures multilatérales propres avec la SCO (dit « initiative de Shanghai »), et le Forum de Bo’ao (Hainan).
Voilà qu’apparaît le 22/6, à l’issue du 3ème Sommet des 25 pays membres de l’ACD (Dialogue pour la Coopération en Asie), une nouvelle initiative de Qingdao (Shandong), afin de rapprocher les politiques de l’énergie!
La rencontre a son sens, alors que deux des signataires (Chine, Japon) sont n°2 et 3 plus gros consommateurs, lourdement frappés par le cours persistant du baril à + de 35$, tandis que cinq autres sont producteurs (Bahrein, Qatar, Koweit, Oman, Kazakhstan)… Le pacte de Qingdao envisage une coopération accrue en fait de prospection, d’infrastructures communes, de recherche en énergies renouvelables. Une autre déclaration à Qingdao ouvre la voie à des coopérations régionales plus vastes (agriculture, biotechnologie, finance, environnement, tourisme, lutte contre la pauvreté).
Cette frénésie chinoise à collectionner les pactes et structures régionales, apparaît comme une réaction après 40 ans d’isolement révolutionnaire. Que Pékin se concentre sur sa région, est pragmatiquement raisonnable, et un calcul habile : sûr de sa puissance industrielle, il bâtit son hinterland de demain!
NB : elle pourrait sortir en sept, au sommet SCO à Biskek, la Banque d’Asie Centrale ! Elle sera calquée sur le modèle de la Banque asiatique de développement, l’ADB, privée, financée notamment par les pétroliers chinois!
Sommaire N° 24