Editorial : Fermé, le Crédit ?

Fermé, le robinet du crédit? Voire! Les logements se vendent encore, payés par le bas de laine ou le prêt discrétionnaire. Juin voit même la naissance d’un service inédit : le prêt pour chirurgie esthétique, offert conjointement par la banque CITIC et Rongzhong, Cie de crédit de Chengdu (Sichuan) : 50.000¥ par opération, remboursables en 2 ans.

General Motors s’apprête à entrer en 1er sur le marché du prêt-automobile. Mais quels profits possibles, si la moitié des 18MM² des prêts de 2003 sont en souffrance? La réponse de GM est simple : faire précéder tout prêt, d’une enquête auprès des voisins du candidat, à l’inverse des banques qui pratiquent le feu vert aveugle !

Autres signes d’un crédit qui reste vif : la thérapie de choc du pouvoir sur les secteurs en surchauffe et les banques, n’a pas empêché les IDE d’augmenter de 11% de janv. à mai (à 25,9MM$), le commerce extérieur de 37% (423MM$), l’acier de 77%, le ciment de 55% et l’aluminium de 38% : chiffres forcément décevants pour l’Etat!  Or, l’embargo sur les crédits, pensent les  experts, ne pourra être maintenu, vue la nécessité de réapprovisionner les stocks de matière première (importée), et de créer les 14M d’emplois attendus cette année.

Une autre suite est suggérée par Xia Bin, patron d’un centre d’études du Conseil d’Etat: la 1ère hausse du taux d’intérêt depuis 19’95 (alors gelé à 5,31%). L’inflation a augmenté de 4,4%en mai – record depuis 1998. Le seuil fatidique des 5% sera franchi ce mois-ci. Un rehaussement du taux serait urgent à titre symbolique, pour que les banques prennent au sérieux l’embargo, face aux pressions des apparatchiks provinciaux, et pour aider l’épargne à rester sagement sur les comptes privés.

Le 1er Ministre Wen Jiabao fait (13/6) une petite phrase: « il faut faire mieux, dans notre campagne de frein à la croissance ». Depuis quelques mois, en douceur, Pékin a limité les expropriations, par une circulaire nationale exigeant plus de doigté, une meilleure indemnisation, et traquant la collusion entre promoteur et cadre.

Résultat : Tianjin vient de réduire d’1/3 ses prévisions de ventes de terrain, à 4Mm².

Idem, Pékin veut resserrer  l’import de devises, par les 70 banques étrangères habilitées à le faire,pour leur compte ou celui des banques locales. Mesures d’une gestion hasardeuse, et qui révèlent avant tout le mal du pouvoir, à concilier les inconciliables !

 

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