A la loupe : Montée irrésistible de violence sans visage

Le ministre de la Sécurité publique s’inquiète: en 2003, 58000 incidents de masse agitèrent le pays (+14%), menés par 3M de mécontents, +6,6%.

La violence sans visage gagne du terrain : 5ans de campagne 严打 yanda, «frapper fort» n’ont pas permis d’inverser cette courbe. Il ne s’agit pas de dissidence, mais d’actes aveugles, guerres de villages ou de clan: jusqu’à 70 % des meurtres proviennent de tels conflits, simples disputes au départ.

Peut-être la Chine vit-elle une course de vitesse, entre l’avènement de la loi et de l’Etat – remplaçant l’arbitraire, et ces explosions de rage et prise de pouvoir par des groupes – faute d’un arbitrage plausible par la justice et la police.

Sources essentielles de cette violence:

1. la dépossession des paysans par les petits cadres en mal de spéculation.

2. celle des petits propriétaires urbains (même raison).

3. le mauvais traitement des acheteurs d’appart par le promoteur ou par la «société de services» (eau, gaz, électricité etc).

4. le crash d’un titre boursier manipulé par les courtiers, mettant sur la paille des dizaines de milliers d’actionnaires.

5. ou encore le paysan du Henan, séropositif pour avoir vendu son sang, et ne trouvant aucun soutien pour se faire soigner, et qui entre dans la délinquance, pratiquant sur son prochain le chantage à la contamination (par seringue).

Ce dernier problème est si grave que Canton entame (7/6) la construction de prisons spéciales pour ce type de clients. La Chine n’en est pas encore à concevoir des structures de canalisation à la base pour cette violence : par une justice autonome, et une médecine de l’âme!

 

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