La Chine semble devoir (cf VdlC n°20) endiguer sa surchauffe. Mais avant même d’en avoir la preuve, apparaît le prix à payer : des récessions sectorielles! Exemple, les grandes surfaces!
L’enquête ordonnée par Liu Minkang, patron de la CBRC, la Commission de régulation des banques, brosse un tableau de cauchemar. Les coupes sombres au crédit bancaire laissent inachevés 600 hypermarchés (100.000m2ou +), ayant déjà brûlé 30MM²: comme la règle de 30% de fonds propres a été contournée, le risque retombe sur les banques!
Un autre risque frappe les chantiers navals.
En 2003, la Chine, 3ème constructeur mondial, engrange pour 18,5MTJB de commandes, +182%. Mais c’est un « qui gagne perd »: avec un acier au prix doublé, tout contrat est honoré à perte. Même au risque de perte d’image auprès des clients, les petits chantiers tentent de renégocier !
A l’inverse, les marchands d’huile perdent -sans doute-pour avoir acheté leur soja trop tôt, trop cher. Cette année, la consommation mondiale chuta, du fait des éleveurs de poulets, éreintés par la crise de la fièvre aviaire succédant à celle du SRAS. En mai, le cours chuta de 16% à Chicago. Or, la Chine avait déjà contracté en soja au Brésil, une surface équivalente à Israël (6,5Mt importés de ce pays en 2003, pour 2,2MM$).
La Chine s’en tire -selon les vendeurs- grâce à l’aide des services phytosanitaires chinois : les cargos de 7 traders mondiaux comme Dreyfus ou Cargill se voient ordonner le demi-tour en mer, accusés par la Chine de traces de pesticides.
Tous ces problèmes, en fin de compte, ressemblent à une fièvre de croissance et une inexpérience face aux circuits commerciaux mondiaux, trois ans après l’entrée de la Chine à l’OMC!
Sommaire N° 21