— Entrée en vigueur au 1er juin 2004, la loi du commerce lance le grand jeu de la grande distribution, en levant d’ici décembre 2004 toutes les protections des groupes locaux.
Alors, suivant le traité avec l’OMC, l’étranger s’implantera partout à sa guise, sans partenaire. La règle de JV à 65% de propriété maximum tombera : ceux déjà implantés, pourront racheter le reste -le processus serait déjà en route.
Les licences nouvelles dépendront des provinces, sauf pour les groupes de plus de 30 magasins, pour des surfaces de + de 3000 m².
Ceci reflète la règle de l’OMC, ainsi que la nouvelle vision du pouvoir: la percée de l’étranger est inévitable voire souhaitable, vu sa supériorité technique irrattrapable à court terme: copier les caddies, ne suffit pas! En somme, avec ces licences provinciales et la propriété à 100%, Pékin accorde à l’étranger ce qu’il refusait à Carrefour en 2001: décidément précurseur, la multinationale française va maintenant goûter le fruit de son avance!
NB: au 1/7, les licences d’import-export disparaissent, qui faisaient les choux gras de monopoles commerciaux d’Etat. La portée pratique de cette rupture, n’apparaît pas encore.
— En 1996, Thames Water venant bâtir à Shanghai-Dachang, la 1ère centrale privée de retraitement des eaux usées, n’avait pris aucun risque. Pour ce contrat en BOT, ce n°3 mondial construisait/gérait l’usine durant 20 ans, avec 60M² de fonds propres. La ville lui assurait 15%/an de retour sur investissement. Mais en 2002, après 4 ans, Pékin changea les règles, bannit les BOT à taux garantis. Peut-être le retard politique à l’augmentation du prix de l’eau urbaine, joua son rôle. Racheté entre-temps par l’allemand RWE, Thames ne put négocier mieux, en 3 ans, qu’un divorce à l’amiable.
Au 26/7, elle passera la main, et les clés de l’usine, à Shanghai Water Treatment North. Sans faire de vagues, elle se déclare “satisfaite” de la compensation: c’est que bien des contrats sont à prendre d’ici 2007, avec l’obligation aux villes de retraiter 45% de leurs égouts, et non plus 33%. Cependant, cette rupture de contrat fait désordre, “couac” entre les exigences du ministre du Commerce et celles de la SEPA, qui pourrait décourager les investisseurs!
Sommaire N° 21