Le bilan agricole 2003 confirme le déclin céréalier, de 512Mt en 1998, à 430Mt cette année.
Les raisons sont les intempéries, l’avidité des pouvoirs locaux ivres de béton, et la volonté politique de Pékin de casser les prix d’achat public, pour accélérer l’exode rural et déstocker. Le but final, étant une agriculture chinoise globalement rentable!
Résultat : en 2003 pour la 1ère fois, les prix remontent, jusqu’à 30% (dans le Nord-Est).
Les 12% de récolte manquante sont pris dans les stocks, reliquat du maoïsme, maintenus à prix d’or (5MM$ en 2000). Au dam des étrangers, l’import est pour l’instant pénalisé, la Chine n’ ayant usé que de 6,7% du quota spécial «blé» à bas taux (faveur réservée aux US), 0,2% du quota « maïs » et 7,5% du quota « riz ».
Evalués par les US à 350Mt en 2001, les stocks auraient maigri en peau de chagrin, frisant aujourd’hui les 100Mt—mais allez savoir (secret d’Etat). A présent, le seuil stratégique n’est peut-être plus très loin -et les imports avec. La Chine annonce une rare coupe dans ses exports traditionnels de maïs, pour faire face à la pénurie. Mais elle embarque déjà, de Chicago, blé, maïs et soja par cargos entiers. Cette année, les imports verts, tous produits, tous pays, atteindraient 18MM$, en hausse de 56% (!!!)
Cette année encore, cette ruée de l’import pourra être compensée par des exports (fruits, légumes, produits aquatiques) de 20MM$ et +17%, surtout vers l’Asie, avec l’Europe en 2de position (Allemagne et Russie en tête).
De cette avalanche de chiffres, gardons en tête les deux tendances nouvelles et capitales.
[1] La Chine voit s’accroître vite sa dépendance à l’étranger, mais ne s’en soucie plus: finies, les sueurs froides idéologiques de cinq ans plus tôt, qui forçaient le paysan à produire pour le silo, et non pour le marché.
[2] Cette confiance lui vient de ses paysans, qui une fois libres, s’avèrent souples et capables, et ancrent son ambition de devenir un phare agricole mondial!
Sommaire N° 2