Petit Peuple : Une cuisine nippone, ni mauvaise…

C’est de Kunming que nous vient cette histoire insolite.

En mal de notoriété, et soi disant pour promouvoir la culture de l’Empire du Soleil Levant, le trop habile gérant du restaurant Henfengcun avait décidé de restaurer la tradi-tion impériale japonaise du niotai mori.

Le 2/4, annoncé par force publicité, le festival commença : sélectionnées pour leurs tailles de guêpes, leur peau de pêche, leurs traits de poupées et leur niveau scolaire (la tête et les jambes!), deux étudiantes désargentées s’allongeaient sur le buffet afin de recevoir, sur leurs beaux corps dénudés, les mets que les clients se levaient pour cueillir à la baguette! En cette capitale du Yunnan où rien jamais ne se passe, ce fut du délire! Par 100aines, 2 semaines durant, les clients réservèrent sans rechigner aux 1000¥ /place. La Chine entière en parla. Jusqu’à ce que le gouverneur Xu Rongkai ne remette les pendules à l’heure par un cinglant chapelet d’anathèmes : “insulte intolérable à l’éminente dignité sociale“Honte aux femmes”… “attaque grave aux valeurs profondes de la Nation” !

Par la suite (18/4), le patron fut invité à passer à d’autres innovations culinaires, et taxé de 2000¥.

Mais l’emballage de la sanction fut inattendu: ce ne fut pas la police des moeurs, mais celle de l’hygiène qui intervint, au nom de la sécurité alimentaire des plateaux humains. Quoique les Sirènes vissent leurs charmes protégés de coquilles St Jacques, et sushis et sashimis isolés de leur corps par un voile, les limiers accusèrent les filles de gâter le poisson! Ce type d’accusation indirecte de l’innommable est si fréquente en Chine, qu’elle porte un nom :

 指桑骂槐 zhi sang ma huai, “montrer du doigt le mûrier pour engueuler l’acacia”!

 

 

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