A la loupe : Réévaluation : Pékin persiste et signe!

Le Conseil d’Etat vient de faire deux petits pas pragmatiques, démontrant sa volonté  de réussir sa réforme des banques et taux d’intérêt

[1] Gouverneur de la Banque centrale (BPdC), Zhou Xiaochuan décrète (18/4) la  priorité absolue d’un système d’échange du ¥ guidé par le marché. L’on va vers l’indexation du ¥ à un panier monétaire – déjà prédit dans ces colonnes.

Les récents achats publics d’obligations en ² et en $, vont dans ce sens!

Idem, Wu Xiaolin, n°2 à la banque, prévoit la hausse des taux d’intérêts, si l’indice des prix à la consommation (IPC) vient à les dépasser. C’est partiellement déjà le cas: fin mars, l’IPC faisait +3%, et le bon du trésor montait à 4,76% contre 3,4% en 2003.

Prochaine étape: la suppression du plafond supérieur du taux pivot, qui rendra aux banques la liberté d’enchérir leurs prêts.

[2] Pékin veut retarder à 2005 l’entrée en bourse étrangère de ses banques CCB et BdC, prévue pour fin 2004.

La CCB annonce au moins un an de retard, et le report de la vente de 500M$ d’hypothèques, faute de disposer de deux tiers des titres de propriété. Même délai annoncé chez BdC. Le problème est moins le progrès exact du désendettement, que la capacité de management crédible chez leurs agences, pour attirer des grands noms bancaires dans son capital. Justement sur ce front, le ciel s’éclaircit. CCB affiche une baisse des mauvaises dettes à 8,88% (record national).

Concernant la BdC,  après 9 mois d’enquête, PwC (géant mondial de l’audit) s’apprête à certifier que ses prêts faillis s’obèrent que 15,6% du capital -à 1% près l’estimation de BdC : brevet de sérieux qui vaut de l’or, sous réserve d’inventaire!

Pour ces raisons, Steven Roach (Morgan Stanley) croit la Chine capable d’un atterrissage doux, par le contrôle des prêts bancaires, sans passer par la réévaluation, sur laquelle Pékin aurait pour l’instant tiré un trait. Certes, dans l’imminent rééquilibrage des flux d’échanges mondiaux, Pékin devra offrir quelque chose. Mais il lui reste un domaine de concessions encore inexploré : celui de la nouvelle ronde de négociations de l’OMC, où tant Union Européenne que US lui font des demandes!

 

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