— Décrite en nos précédents N°, l’indigestion des bourses étrangères en parts chinoises (H-shares, Blue Chips) n’est que passagère : les 5,7 MM$ d’épargne drainée hors de Chine l’an dernier, sont appelés à tripler cette année, ce qui vaudra aux banques d’affaires qui les y mènent, 3,5% des recettes (soit 630M$).
A ce jeu, le suisse Crédit Suisse First Boston (CSFB) fait mieux que se défendre, ayant obtenu sur le seul placement de l’assureur China Life en décembre à Hong Kong, 30M$ et 15% du magot annuel! Enhardi par ce succès, CSFB double la mise et ouvre un bureau à Shanghai : avec 2,2 MM$/jour de transactions (3x plus qu’en2001) – la corbeille de la tête de dragon mérite le respect! CSFB demande aussi le docécuplement de son portefeuille de parts A, de 50 à 600M$, par le biais du système QFII (fonds mutuel sur base d’actions en ¥ non-convertible).
Voilà qui fait du tort à son rival UBS lequel, afin de préserver son trône de 1er investisseur boursier étranger, réclame une rallonge de 200M$ – qui dit mieux?
NB : du coup, c’est la CSRC qui freine le QFII, craignant légitimement de voir l’étranger en faire un véhicule de spéculation…
— La boulimie immobilière de la Chine (1t de béton/habitant/an) n’a pas trop réussi à Pékin, capitale Ming à l’esthétique délicate et en péril, qui en sort massacrée.
65% de son sol devant être rasé pour les JO 2008, hormis les parcs, routes existantes, monuments classés: en fait, tout ce qui est construit doit disparaître. Depuis 2002, la ville tente une timide marche arrière pour sauver ses derniers 四合圆 siheyuan, demeures traditionnelles à cour carrée. Fin 2003, 658 siheyuan étaient classés, statut qui ne garantit pas grand-chose.
Cette semaine (19/4), par décret, la mairie offre des avantages aux particuliers et aux firmes, aux étrangers et aux privés pour acheter ces résidences à l’intérieur du second périphérique, où le sol se traite entre 1200 et 3600$/m2 : demi-tarif sur le titre de propriété (ouvrant droit à location, vente, hypothèque et héritage). De plus, le règlement évoque aussi des procédures simplifiées pour l’accès à l’eau courante, au gaz, aux égouts.
Condition sine qua non : une restauration à l’ancienne, approuvée par ses services.
Sommaire N° 16