Aux confins du Hebei et du Liaoning, Shanhaiguan doit son existence à sa position entre mer et montagne, entre le vaste Nord et la capitale. C’est pour cela qu’on y avait placé à l’époque Qin, la Grande Muraille, déroulant depuis la mer ses anneaux sur 5000 km vers l’Ouest : sur ce ruban littoral, route, autoroute et chemin de fer se disputent le passage obligé.
Tout comme Qinhuangdao sa voisine (3M d’â-mes), Shanhaiguan vit sous la pression démographique. Le déclin économique renforce l’arriération. D’infâmes cheminées déversent partout leurs fumées soufrées. Le chantier naval est la seule industrie visible. En toute indigence et diligence, le reste de la ville vit de petits artisanats.
Une catastrophe écologique menace : la désertification, les vents de sable, très violents cette année, et le pompage des nappes et lacs pour l’irrigation. Aux portes de Shanhaiguan, le lac Yansai, en peu d’années, a baissé de 15 m.
La seule bonne nouvelle, dans cette friche industrielle, est la série d’investissements lourds opérés avec le soutien public, pour doter la région d’outils du futur : autoroute, écoles flambant neuves, voirie, égouts. Et surtout, les travaux, rares en Chine, de réhabilitation de la ville ancienne, des ruelles d’époque Ming, des splendides remparts, des maisons au style très typique, aux courbes douces de la yourte mongole : à trois heures de Pékin par l’autoroute, cette ville moyenne chargée de siècles prépare son avenir, comme destination privilégiée de week-end, pour tourisme culturel de masse.
Sommaire N° 15