A la loupe : Le Japon à Nankin : le spectre du passé !

Capitale du Jiangsu, avec 6,4M d’habitants, Nankin en est aussi la surdouée, avec ses 40 universités, ses  330.000 étudiants, 400.000 techniciens et 1000 agences bancaires qui forment un volant cinétique de savoir- faire et de finance unique dans le pays.

Au bord du Yangtzé, dotée d’un paysage de collines vertes et de palais antiques (héritage de 2500 ans, qui la virent capitale nationale sous 10 dynasties), Nankin est donc la coqueluche des étrangers qui y sont 30.000 expatriés, entre 8000 firmes (pour 17MM$ placés)!

Ce tableau compte un grand absent, le Japon, qui  n’y est que 5ème investisseur, quoique le n°2 provincial.

Il faut dire qu’égaré par son idéologie, l’Empire du Soleil Levant commit à Nankin en 1937 une des plus lourdes erreurs de son histoire, en massacrant pas moins de 300.000 habitants. Depuis lors, tout en s’en étant excusé indirectement, Tokyo n’a jamais voulu faire avec son passé une rupture complète, comme l’avait fait Willy Brandt pour l’Allemagne. Nankin maintient un musée de cette guerre d’extermination. Du coup, moins par honte que par crainte d’un mauvais accueil, les industriels nippons évitent l’endroit. De même, sur les 2.2M de touristes découvrant Nankin chaque année, seuls 80.000 sont nippons – peu de chose.

La position de la mairie est inconfortable. L’opinion locale n’a rien oublié du passé. Mais d’autre part, Nankin ne peut se passer de la manne technologique et financière du prestigieux pays voisin… Aussi le vice-maire Jiang Hongkun, devant la presse étrangère (nippone) en visite, s’est-il livré à un exercice malaisé, plaidant pour «l’amitié» et tentant de rassurer… Nankin cristallise l’incapacité de ces deux pays à dépasser un problème vieux de 70 ans. Le spectre frappe toujours deux fois -la 1ère par la guerre, la seconde par le mur d’argent !

 

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