Champion de la vaisselle de verre, Arc International se lança en 1998 dans l’aventure chinoise: le n°1 mondial de l’art de la table comprenait la nécessité de se trouver à temps sur ce marché natif, de 22% de l’humanité. Il choisit Nankin (zone portuaire de Xingang), pour ses atouts locaux (communication, salaires, coût du sol).
Avant d’ouvrir un four (30 à 40 M$) qui, allumé, ne doit plus être éteint avant 7 ans, Arc choisit d’importer son verre et de le retravailler en petits volumes, à 5 à 6t/semaine. Durant trois ans, la filiale fit ainsi ses gammes, découvrant distributeurs et ouvriers, tout en testant le marché. Arc en conclut qu’il n’existait pas encore de grande culture du verre en Chine:la population n’était pas encore formée à une esthétique du verre ou de l’assiette. Sous le nom de 弓箭Gongjian (arc-flèche), la firme nordique française lança en 2001 sa véritable usine, équipée localement chaque fois que possible.
Exception: les 7 chaînes de production Sous la direction de JJ. Senèze, l’usine inaugurée en avril ’03 sort depuis lors plus de 200 produits simples, sous les gammes Luminarc et Arcoroc.
La crise du SRAS intervint au pire moment : 2 Français de retour au pays, grippés, furent détectés «cas probables»(jamais confirmés), alors que 70 instructeurs français étaient sur place. Tous furent évacués en urgence. Pour autant, grâce à une coopé entre autorités et industriel, l’usine ne fut pas fermée (ce qui l’aurait tuée), et durant les 45jours d’absence des formateurs français, elle produisit normalement : il en ressortit une confiance renforcée entre personnel chinois et direction française, et un esprit-maison, trempé dans la crise!
Aujourd’hui, Arc Int’l a pris son essor : au second trimestre 2004, elle va vendre 20M¥/mois et franchir le seuil de rentabilité. Le 2d four pourrait voir le jour fin 2005. Prochain défi : développer les gammes de produits par et pour les Chinois—ce sera l’affaire d’un centre de design récemment créé, sous supervision de la maison-mère!
Sommaire N° 14