A Xi’an (Shaanxi) le 25/3, à l’heure d’affluence, Liu Liang fit sensation, hurlant à la ronde à plus de 10m du sol,
“ma BMW ou je saute!”
La veille, ce jeune banlieusard avait pris en kiosque un billet de la Loterie Nationale des Sports.
L’opercule gratté, il avait constaté l’inimaginable bonheur: le gros lot, une BMW + 120.000¥. Le sang de Liu n’avait fait qu’un tour : il avait fait acter son bien chez le notaire, empoché le bolide, fait le tour de la ville, stoppé chez son patron pour démissionner, sans omettre de lui asséner au passage ses 4 vérités, occultées depuis des lunes, sous un vernis impénétrable d’obséquiosité.
Les choses s’étaient gâtées le lendemain: la loterie lui avait repris la voiture, remettant en cause l’authenticité du billet qui était disséqué sous les microscopes des experts. Et de fait, le 27/3 sans faute, le verdict tomba: c’était bien une fraude! Mais la faute à qui?
Qui de la tombola ou de ses proches, émettait de si bons faux billets? Pour le pauvre Liu (depuis longtemps descendu de ses limbes dorées, comme de son pylône), c’était 一枕黄粱 yi zhen huang liang, le rêve dissipé (“après un rêve de royaume, un réveil de soupe de millet”).
Pour la loterie des sports, face à l’opinion publique, c’était scier sa propre branche!
Sommaire N° 13