— Dans son parcours du combattant vers la richesse, la Chine vit une évolution sociologique accélérée: la bourgeoisie grandit d’1%/an.
A ce rythme, dit la CASS, avec pour critère 15 à 30.000² d’actifs, on en est l’an dernier à 19% de foyers.
Ici plus qu’ailleurs, la position géographique joue un rôle écrasant : en ville, on est déjà à 49% de classe moyenne. La CASS prédit—si la croissance tient- une bourgeoisie de 40% en 2020, date de l’avènement programmé de l’ère du 小康 xiaokang (bien-être)…
— De curieuses manoeuvres ont cours en Chine, autour des préparatifs du 15. anniversaire du massacre de la place Tian An Men (4/6), date noire importante dans la conscience chinoise, mais qui avait été franchie sans encombre les années précédentes.
Est-ce en raison d’un espoir suscité par le changement de régime en 2003?
Est-ce l’audacieuse demande du Dr Jiang Yanyong en mars (cf VdlC n°10-11), d’une réévaluation du verdict officiel (comme “contre-révolutionnaire”) du printemps de Pékin?
Toujours est-il que trois des 100 “mères de la place TAM” emprisonnées le 28/3, furent relâchées le 2/4, suite à une demande de Washington. En même temps, le 1er Wen Jiabao défendait fermement le verdict : les événements étaient “une très sérieuse déstabilisation politique”. Mais en même temps, le pouvoir interdisait à Li Peng, son aîné et n°3 encore l’an passé, de publier des mémoires qui nettoyaient son image, suggérant qu’il n’était que l’exécutant de cette page de l’histoire… Clairement, le pouvoir divisé s’entend sur un programme minimum : défendre le passé, sans s’engager sur l’avenir!
Sommaire N° 13