Le 30 décembre 2003, sans fanfare, la Sarft, tutelle de l’audiovisuel entrouvrait la porte aux JV de production télévisée.
Le 22/3, Sumner Redstone, PDG du groupe Viacom (MTV) annonce la 1ère de ces firmes mixtes, en partenariat avec Shanghai Media Group, n°2 chinois, 1,3MM$ de chiffre et 5200 employés en 2003.
Cette JV se plie aux exigences du régime, une part minoritaire à l’étranger, l’absence de journaux d’information, et le silence sur les « 3T » (Tian An Men, Tibet, Taiwan). Une fois sa licence obtenue (sous un an), la JV vendra ses droits publicitaires.
Parmi ses programmes projetés, figure une version chinoise de Nickelodeon, son best-seller pour enfants, et une série sur le sida. 8M de foyers y auront accès à Shanghai, qui se joindront aux 150M de foyers câblés, recevant MTV 24h/24. Viacom vise bien plus – l’accès illimité sur tout le territoire. Et dès maintenant, il offre en échange une fenêtre plus large à CCTV9 aux US (limité pour l’instant, à 13.000 chambres d’hôtel).
Infatigable malgré ses 81 ans, M. Redstone courtise aussi un accord avec Beijing TV.
Mais SGM, son partenaire, ne met pas tous ses oeufs dans le même panier: il signe une JV avec le coréen CJ (12M$) pour la production et diffusion dès le 1/4, d’émissions de télé-achat.
Enfin, entendant ces bruits de bottes, Sony Pictures elle-aussi se démène: elle se dit en pourparlers avec CCTV, SGM et Beijing Media pour fonder son propre groupe mixte de production TV, tout en faisant miroiter une dot généreuse : offre souvent irrésistible en Chine, en tous domaines -sauf peut-être, ceux ayant trait à la culture et à la conscience nationale !■
Sommaire N° 12