A la loupe : Les dents dures de Washington

Est-ce l’effet de la loi des séries, ou de la campagne présidentielle? Les gestes inamicaux de pressions US sur Pékin, s’accumulent sur tous les fronts!

[1] A Genève, alléguant une dégradation des droits de l’homme en Chine en 2003, les US proposent (22/3) à l’ONU de la condamner—ils s’en étaient abstenus l’an dernier. Action surtout symbolique : aucune des 10 motions US en ce sens depuis 1990, n’a été adoptée par cette enceinte tiers-mondiste où Pékin compte beaucoup d’amis. La motion a eu, pour suite, la suspension sine die par Pékin de son dialogue «droits de l’homme» avec les US!

NB : par hasard,  au même moment, Chen Zhonglin, député de Chongqing estime à 10.000/an les exécutions en Chine, « cinq fois le monde ».

[2] Le 18/3, le Département du Commerce lance contre Pékin sa 1ère grande plainte à l’OMC, pour discrimination tarifaire sur les puces électroniques importées : 17% de taxe, contre 3% aux locales (après subvention, accessible à 23% de la production nationale).

Selon les US, cette distorsion de concurrence inspirerait les 19 usines de semi-con-ducteurs en cours de création d’ici 2008, dont cette JV euro-coréenne STMicroelectronics et Hynix à Wuxi (Jiangsu) qui ouvrira en 2006, pour un inves-tissement de 1,7MM$. Tokyo devrait rejoindre les US dans cette plainte.

[3] Le 3ème front est syndical : l’AFL-CIO, première centrale yankee, dépose contre la Chine une «pétition», dans le cadre de la loi fédérale n°301,  pour discrimination des droits des travailleurs.

Ceci aboutirait à un avantage concurrentiel de 43% pour le produit chinois, au détriment des USA – ceux-ci, auraient perdu 727.000 emplois.

L’action est authentiquement syndicale (pas politique) et fruit de la globalisation : confrontés au rétrécissement des distances, les syndicats US suivent leur stratégie (vieille d’un siècle) d’un niveau salarial global. Mais faire pression sur la Chine vers cet objectif, pourrait être inutile et contre productif : elle ne demande de toute manière qu’à rehausser ses salaires, et hait toute critique…  Au terme de la loi US, G. W. Bush dispose de 45 jours pour répondre.

 

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