Dans une Chine en manque d’énergie, l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) a tenu un débat très vif sur l’état du secteur, avec un réseau électrique incapable de suivre la demande (2090 milliards de Kw/h en 2004).
Un des problèmes identifié tient au gâchis : 1Kw/heure aux US rapporte 8$, contre 8¥ en Chine.
La demande est immense en pétrole, avec des imports de 91Mt en 2003 (+31%).
Les plus grands efforts vont au secteur gazier où d’ici 2020, dit Bai Rongchun, directeur «énergie» à la SDRC, 27MM$ iront dans un réseau de 50.000km de gazoducs et infrastructures. Alors, la Chine consommerait 200MM m3 de LPG, dont 80 importés (Russie et Asie Centrale).
N°1 de l’offshore, la CNOOC fait parler d’elle.
Elle veut rehausser sa production de 21Mm3 d’équivalent pétrole en 2003, à 37Mm3 en 2008 (+70%), dont 30% produits à l’étranger, et 50Mm3 en 2010. Elle va rapatrier son propre pétrole étranger, grâce à une JV avec Sinopec, qui détiendra 40% des 24M$ du capital. Elle compte aussi dépenser 12MM$ en usines pétrochimiques et en projets de LPG, dont 50% en JV nationales ou étrangères.
Par tous ces investissements, CNOOC réduit son écart de savoir-faire, avec des leaders comme Shell ou BP.
Sinopec pour sa part obtient (8/3) 40.000km² de zone à explorer en Arabie Saoudite, sur le bassin de Rub Alkhali. Investissement risqué, 300M$ en 10 ans : les experts anglo-américains doutent qu’il s’y trouve assez de méthane pour le rentabiliser…
Cet effort immense pose une énigme politique: quelle place réserver à l’étranger.
Le gazoduc Urumqi-Shanghai fonctionnera fin 2004, avec 12 mois d’avance -selon le ministre Ma Kai.
Mais les trois groupes supposés y participer pour 45% (Shell, Mobil, Gazprom) restent à la porte, peut-être « pour toujours ». Malgré une faiblesse technique explicitée par un très grave accident fin décembre 2003 (cf VdlC n°1/IX), les consortiums chinois reportent par tous les moyens le partage inéluctable de leur monopole…
Sommaire N° 10