Le 23/12 à Chuandongbei (337km de Chongqing), un sifflement déchire la nuit. Un forage sur le puits gazier n°16 de la CNPC vient de lâcher, projetant le tubage dans les airs. Une nappe de méthane et d’anhydride sulfureux se répand jusqu’à 30 m, étouffant toute vie. 8 experts meurent sur le coup. Pris en plein somme, aveuglé, le village de Gaoqiao est décimé. A Xiaoyang, un commerçant évacue 400 personnes sur son camion, en 20 voyages. On tirera de la zone, 234 morts et 4.000 carcasses de bétail aux gueules chargées de mousse blanchâtre.
Dans ces circonstances dramatiques, les secours furent tardifs -les 100 premiers masques à gaz arrivèrent après 24 heures, et les 400 sauveteurs, après 48heures sur le site. 64.000 résidents furent évacués d’un cercle de 25km², 10.175 humains furent admis en hôpital. Après 2 jours, les pompiers allumèrent l’émission de gaz en deux torchères pour supprimer l’empoisonnement, et forèrent une 2de voie pour colmater la fuite par injection de 260 tonnes de boue.
Vient à présent l’heure du bilan. Rarement vu ailleurs dans le monde (en terre ferme), ce type d’accident aurait été relaté trois fois en Chine. A Chuandongbei qui dispose de réserves de 50 à 60MMm3 de méthane, Petrochina monte depuis l’été un gazoduc de Chongqing vers Xi’an et la côte. Ce drame pose donc la question de la fiabilité technique du groupe de 500.000 employés en pleine restructuration, et de l’administration de tutelle. Le Président de Petrochina a déjà promis d’indemniser les victimes. Une enquête est ouverte, pour identifier les fautes et réviser les procédures de crise.
Enfin, l’accident dramatique confirme l’urgence de démanteler le monopole pétrolier surprotégé, et de lui imposer une coopération plus large, avec un étranger plus compétent. Ceci, pour améliorer environnement, sécurité et rendement, au service de 22% de l’humanité, aux besoins, croissant au rythme de 8 à 10% par an!
Sommaire N° 1