· Dans sa jeunesse,à bord de son chasseur nationaliste, Chang I-Sung guettait le Mig à étoile rouge s’aventurant sur le détroit. Dimanche 26 janvier, changement de programme : il pilotait un vol direct de China Airlines(taiwanais), Shanghai/Taipei – le 1er depuis 1949. C’était une révolution, négociée durant des mois par John Chang, petit-fils de Chiang Kaichek. Résultat incroyable, si l’on sait la méfiance entre ces frères ennemis chinois craignant l’un, que Taiwan ne lui échappe et l’autre, que la Chine ne le dévore. Aussi les 2 bords ont-ils assorti ce voyage d’un fatras de précautions, comme forcer les avions à une escale inutile à HK ou Macao, ou limiter ces vols au nombre de 16, et seulement pendant les fêtes du printemps lunaire. D’ailleurs, le feu vert étant tombé très tard, un tiers des 1600 places n’a pas trouvé preneurs. Mais l’essentiel est ailleurs : pour la 1ère fois, les deux gouvernements donnent la preuve qu’ils coopèrent. Sujet qui animera Chinois comme Taiwanais, lors de leur réveillon vendredi 31, et en tout cas, la porte à peine entrebâillée entre les rivages du détroit de Taiwan, ne se refermera plus !
· « Nous avons traditionnellement trop insisté sur la nature idéologique de la presse, négligeant ses aspects commerciaux » : cette opinion de Liu Binjie, n°2 de l’ANPP, l’administration nationale de la presse et des publications, résume bien la réforme en cours. Pékin se donne 10 ans pour réconcilier la presse avec les profits et moderniser ses structures. Pour empêcher les titres de mentir sur leurs tirages afin de gonfler leurs recettes de pub, des JV de sondage seront créées afin d’établir leur circulation réelle. L’étranger pourra aussi entrer sous 3 mois dans la distribution, partout en Chine. D’ici juin, les journaux, si déficitaires, devront remettre un plan de restructuration. Les librairies seront fusionnées en chaînes. La censure sera allégée – par l’abolition des différents rangs de journaux selon leur degré d’allégeance au PCC.
Sommaire N° 4