Joint-venture : 80% des profits de VW, made in China

— Suite de la réforme bancaire (p.1), les 62 banques étrangères et 191 agences voient leur carcan s’assouplir. Jusqu’alors limitées à la clientèle étrangère, les 84 agences avec licence en ¥, pourront prêter aux firmes chinoises.

Les 9 villes ouvertes sont complétées par 4nouvelles (Jinan, Chengdu, Fuzhou, Chongqing). Elles pourront émettre des obligations pour collecter du Yuan (¥).

Le blocage de fonds pour toute filiale est limé de 72 à 60 M$. L’étranger pourra racheter jusqu’à  20% (au lieu de 15%) d’une banque locale en une part  -mais le taux global reste plafonné à 25%.

Ces règles strictes ne semblent pas décourager les vocations : de jan. à oct., la banque étrangère a porté son capital à 46,6MM$, +30%.

Profitant des besoins d’ICBC en cash, BNP prend le contrôle de sa JV shanghaienne, rebaptisée BNP-Paribas (China), en rachetant (26/11) les 50% du partenaire, et en en portant le capital à 66M$. BNP prend aussi 1/3 (maximum autorisé) d’une maison de titres en JV avec Changjiang (Hubei), au capital de 72M$.

NB : On note enfin l’arrivée dans le secteur, de PSA-Finance, bras bancaire du groupe auto, autorisé à ouvrir un bureau de représentation.

— De manière irréversible, les chantiers se mécanisent.

Pour Xuzhou Engineering, du Jiangsu (un de ces groupes inexistants dans les années ’80, passé entre-temps n°1) cette mutation se traduit par 1,8MM$ de ventes d’engins en 2003 (+81% sur 10 mois), et seulement +25% attendus en 2004. Xuzhou emploie 3.000 chercheurs dans ses 26 filiales, y-compris une JV avec Caterpillar, listée à Shenzhen, dont il monte les excavatrices Cat 300.

NB1 : Caterpillar, le n°1 mondial annonce ses objectifs pour 2010 : 2MM$ de ventes chinoises, sur un chiffre global de 30MM$.

NB2:L’octroi de crédit étant autorisé aux constructeurs auto, Cat réclame le même privilège – un crédit-maison, pour grues et bulldozers.

— Douteux en droit communautaire, l’accord touristique avec la Chine en juillet 2002 a été fructueux pour l’Allemagne: 600.000 nuitées y furent enregistrées pour des Chinois en 2003, cinq fois plus que la Suisse qui vient d’obtenir le statut de destination chinoise privilégiée, et deux fois plus que la France, qui ratifie l’accord sino-européen signé par S. Berlusconi (30 /10) pour le compte des 13 pays de l’espace Shengen.

Paris et Berne prévoient le doublement de leur trafic chinois sous 2 ans.

Mais le démarrage a des ratés : le 1er décembre, les 34 premiers Chinois au vert en Croatie jouèrent les filles de l’air – sans doute vers l’UE, via la Slovénie! 

— Conscient de la bulle en cours de formation dans son secteur (cf p.1), VW annonce son 1er chargement de Polo made in China vers l’Australie, et vise 84 destinations d’ici 2008. Le groupe de Wolfsburg contrôle 38% du marché chinois, qui a connu +70% de ventes au 1er sem. : il en tire, dans la période, 80% de ses profits mondiaux.

La course à l’export semble inéluctable vu la saturation prévue sous 5 ans:

Honda suit VW en s’apprêtant à ouvrir, avec Dongfeng et Guangzhou Auto, une JV de 50.000 petites cylindrées pour l’export. Saic, le groupe shanghaïen, signe (28/11) une lettre d’intention pour une «usine sur l’eau» à Lingang, face au port en eaux profondes de Yangshan. Investissement évoqué: 1,2MM$.

D’ici 2007, 300 à 400.000 voitures seraient produites, dont 50.000 sous la griffe Saic, le reste, sous celui d’un de ses partenaires, GM ou VW.

 Avec son implantation  modeste (20.000 voitures), Ford suit une stratégie différente: il importera des pièces de Chine, pour 1MM$ dès 2004. Citons encore la poussée de Nissan, avec son partenaire Dongfeng à Wuhan : cette JV, N°1 en Chine par l’investissement et le personnel, veut doubler ses ventes d’ici 2007, à 620.000 unités!

 

 

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