A Pingdingshan (Henan), le jeune He était si bon en anglais qu’il fut admis sans bac dans une gde université pékinoise. Selon la tradition, les siens se sacrifièrent alors pour la gloire de la famille, surtout sa soeur Meilan, qui prit un job pour payer ses études: 2000¥ /mois, puis toujours plus, jusqu’à ce qu’elle refuse. Alors, He frappa un grand coup : il partait en France étudier… En un dernier élan d’amour, elle lui donna en viatique 10.000¥, et un mois de paie. En échange, il lui remit son livret-épargne de 38.000¥. Avant de partir, il dit à ses parents de raser leur masure: il leur enverrait l’argent pour rebâtir … Puis éclata l’orage. Quand Meilan vint à la banque encaisser l’argent, elle fut arrêtée : le livret était faux. Campant sur leurs décombres, les parents attendirent en vain le chèque filial, et durent se replier chez le papi (15m²). Choquée, la soeur appela le domicile de He, tomba sur lui – il tenta de se faire passer pour un autre, et de lui faire accroire que “He” était dans l’Hexagone…Meilan n’eut alors d’autre choix que d’alerter la police, qui fit un raid : dans le nid d’ amour, elle surprit l’escroc entouré d’une nuée de faux papiers d’identité, de résidence, de propriété de l’appart,de diplôme en bois et titre bidon de manager d’une start-up. C’est ainsi que Zhang Yi, sa compagne, dut découvrir que leur “mariage” était du vent, sinon du flan. Alternant pleurs de honte et rires de fierté, face à tous ces bons tours qu’il venait de jouer au monde, He fut emmené en panier à salades, aux antipodes de comprendre sa folie: 积非城是 ji fei cheng shi, “à force de mentir, il avait perdu le sens du réel”
Sommaire N° 38