Depuis la manifestation du 1juillet 2003, avec ses 500.000 marcheurs, rien n’est plus pareil à HK.
Affaibli par ce désaveu, le DAB, cheville ouvrière de la coalition pro Pékin, mettait 5 mois à s’en remettre, par un tournant radical. Son Président Tang Yok Sing acceptait (17/11) le principe d’élections directes du Président de l’exécutif dès 2007, puis du Legco (Parlement) en 2008. Or, c’était ce que refuse depuis toujours Pékin, dont le DAB était jusqu’alors le serviteur fidèle! Plusieurs facteurs contribuent à cette historique volte-face :
1. six ans de récession sous le pouvoir autoritaire du DAB, lui ont aliéné les sympathies populaires. Mais entre-temps,ce parti de la finance a gagné en expérience: il se sait désormais irremplaçable pour Pékin, et est conscient de ses chances dans le jeu électoral. Dès lors, il prend des libertés, et lâche du lest!
2. l’intégration rapide des économies chinoise et Hong Kongaise a redonné assurance au rocher.
Depuis janvier, les Hong Kongais peuvent ouvrir à Shenzhen des PME en toute propriété.
Au 17/11, leurs banques peuvent effectuer toute opération en ¥, sauf prêts : tout Hong Kongais peut virer 50.000 ¥/jour vers la Chine, changer 20.000¥/j, et un centre de clearing va s’ouvrir pour rapatrier les 80MM¥ qui dorment à HK- bond en avant vers la convertibilité du Yuan (¥).
Le 17, le HKSE ouvre un bureau à Pékin, pour accélérer l’entrée de groupes chinois en parts «H».
Ils y sont déjà 82, pour 20MM$, 5% en valeur, 17% des échanges : preuve de popularité.
Enfin, l’intégration sera cimentée en janvier par le CEPA, accord de libre-échange (vdlc n°24) accordant à HK une masse de privilèges exclusifs.
HK se retrouve donc soudain à la fois en convalescence, et unanime pour exiger des élections, auxquelles Pékin n’est pas prête! C’est moins ingrat ou paradoxal, que naturel : dans la coopération pour préparer l’avenir, chaque partie donne à l’autre ses meilleurs atouts !
Sommaire N° 38