Pour conserver sa popularité, dans l’attente d’une chance d’agir en réforme politique, Hu Jintao, comme d’autres avant lui, traque la corruption. Dès cet été, l’Agence de protection politique, son corps d’inspecteurs concurrent de la 纪律检查 jilüjiancha (Commission Centrale de vérification de la discipline), aurait discrètement établi une liste de 14 hauts cadres convaincus de prévarication.
En tête : Tian Fengshan, Ministre du Sol et des Ressources minières limogé en octobre, (cf VdlC n°35). Il entraîne dans son sillage Xu Youfang, Secrétaire du Parti au Heilongjiang où s’était déroulée une partie de sa propre carrière. Xu est assigné à résidence depuis mars.
En août, Cheng Weigao, gouverneur du Hebei avait perdu sa carte au PC et sa place, dénoncé par Li Zhen, son ex-directeur des taxes : acte qui n’épargnera pas à ce dernier la peine capitale, pour avoir palpé 1,2M$ de bakchichs.
Au Xinjiang, l’ex-vice-Président du territoire autonome, Aman Haji est aussi en résidence surveillée pour détournement présumé de 12M$. Affaire liée à la disparition le mois dernier d’Aikelam Aishayouf, le millionnaire ouighour (VdlC n°36).
Au Yunnan, l’ex-directeur de l’information Chai Wangqun se trouvait le 12 novembre au banc des accusés sous l’inculpation d’avoir reçu 144.000$ d’une firme de Shenyang (Liaoning) en 1994, pour une certification technique de complaisance.
Enfin à Pékin, Jiang Jizeng, PDG de CTIC (bras financier du MoF) était jugé le 11/11 pour avoir manipulé en 1999 le titre Dongfang Electronic, quadruplant fictivement sa valeur pour aspirer 94M$ d’épargnants grugés.
Une dernière affaire reste, pour l’instant, loin des juges : celle de Zhenzhou Mechanical, usine du Henan cédée gratuitement à Hao Xiangguo, député et patron de Yutong, groupe auto (bus) local. 2/3 des 5000 employés verraient leurs droits à la retraite « rachetés » pour 1.000¥ /année d’ancienneté, sans recours – leurs avocats ont été «dissuadés» par la mairie. Depuis deux semaines, ils recourent à la seule défense qui leur reste : la rue !
Sommaire N° 37