Petit Peuple : retour des portes de la mort

— Fu Chenshen fut admis en piètre état le 17/10 à 11h aux urgences de l’hôpital Changqing (Pékin) : coma, tension nulle, le coeur aux abonnés absents.

Sauvé in extremis, il déclara s’être levé avec une angine carabinée, s’être rendu au dispensaire de Sijiqing (banlieue nord) pour une piqûre. Peu après, il avait senti un grand froid, vu sa peau virer à l’orange-chair de poule, puis il ne savait plus rien! Alertés, les services médicaux accoururent. Dans l’espace infime (10m²) régnait une saleté indescriptible. L’armoire vitrée contenait des dizaines d’emballages de médicaments vides. Attendant leur tour, les patients faisaient le pied de grue au froid et à la poussière. Un vague tiroir contenait potions et élixirs, dans des flacons souillés et sans dates.

Dans un autre centre, un peu plus loin, ils attrapèrent un jeune sans diplôme, en train d’injecter un antibiotique sans faire à la patiente des tests d’allergie (ce qui avait failli envoyer Fu ad patres). Ils poursuivirent leur rafle, épinglant en un jour 30 cabinets au noir. Les officines étaient nées, constatèrent-ils, pour soigner les dizaines de milliers de maçons autour de la capitale: seuls soins à leur portée, mais à quel risque!

Retournant à leur base avec un contingent de charlatans penauds et un camion de faux remèdes et stéthoscopes, ils consignèrent au rapport le proverbe suivant : 草菅人命 cao jian ren ming, “ils fauchent les vies comme on tond le gazon”!

 

 

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