La roue de la fortune tourne. Compilée par le consultant Rupert Hoogewerf, la célèbre liste des 100 hommes les plus riches de Chine (édition 2003, juste parue) comporte 40 noms inédits, permettant de dresser le dernier portrait-robot de ce club exclusif :
Leur patrimoine s’étoffe : le seuil de la liste est passé de 85 à 110M$, et la moyenne à 230M$.
Leur épicentre varie : de l’immobilier en 2002, la fortune est passée en 2003 à l’acier et surtout aux services IT.
En 2003, l’empereur est Ding Lei, PDG de Netease (1MM$, dont 20% lessivés par la bourrasque boursière de mi-octobre).
Ils sont jeunes : 44 ans 1/2 en moyenne, avec 12 d’entre eux de moins de 36 ans, et le n°19 Li Zhaohui, maître par héritage, à 22 ans, d’une aciérie du Shanxi (290 M$).
Ils sont à 25% cantonais (voire surtout provinciaux), et peu éduqués : 8 parlent un anglais passable. Mais ils sont toujours plus branchés : 62 de leurs empires sont en bourse, contre 53 en 2002, et si 34 ont des postes au PC ou dans l’ Etat ( édiles à l’ANP ou au CCPPC), 33 disposent de solides connections aux USA.
Voici quelques noms : Zhang Yin, chiffonnière de vieux papier (300M$), Guo Hao (agro-bio, Shandong, 230M), Wang Chuangfu (batteries, 185M), Zeng Qinghou, boss de Wahaha (eaux, layettes, 145M). Et toujours Larry Yong, fils de Rong Yiren (Citic Pacific, 843M$ – ex–n°1)!
Ils craignent les flashes des paparazzi. On les comprend:
Zhou Zhenyi (ex-n°11) est en préventive, Yang Bin (ex-n°2) en prison pour 18 ans, Yang Rong (ex n°3) en fuite, l’actrice Liu Xiaoqing (n°45 en 1999), sous caution après 16 mois à l’ombre, Li Haicang (ex-n°27, père de Li Zhaohui) assassiné, et Liu Han, actuel n°61 voit une part de ses actifs gelés. Quand à A. Aisha-youfu, le riche du Xinjiang (n°22, 351M$, houblon, biotech.), il vient de jouer les filles de l’air avec 119M$ de dettes.
Autant de spectres qui se dressent de derrière leurs limbes pour adjurer les fortunés d’à présent : « N’avouez jamais »!
Sommaire N° 36