Joint-venture : un jouet politiquement correct

— Depuis longtemps, la Corée du Sud fait franchir la mer Jaune à ses usines, direction la Chine. Mais dans ce processus, le projet de Kookmin constitue une étape nouvelle : 1er groupe bancaire coréen, il veut délocaliser son service téléphonique au consommateur vers Shenyang ou Pékin. C’est tentant : la Chine ne manque pas de minorités coréennes, que Kookmin paiera 1000¥/mois—1/10 du tarif “national”. Le prix des télécoms aurait pu poser problème: sauf en utilisant le tél. internet, à 4 centime$/minute. A ce tarif, 1000 employés seront recrutés en Chine d’ici 2005, tandis que les 4500 emplois existants en Corée seront gelés à leur extension présente. Economie attendue : 10M$/an.

NB: Kookmin n’a rien inventé. Avant lui, des groupes US comme AmEx  ont délocalisé leur service-clients vers l’Inde (Bangalore notamment), profitant de l’anglophonie de ce pays.

Hors frontières, en 2002, le jouet chinois rapporte 9,9MM$ (8% de l’export). La Chine n’en produit pas moins les 3/4 des joujous du monde, et s’apprête à passer à vitesse supérieure : à la Foire de Shanghai (8-11/10), le International Council of Toy Industries (l’ICTI, de New York) prépare la certification volontaire des usines – garantie pour les gros acheteurs (Carrefour, Disney etc).

Alors que le contrôle de qualité reste l’affaire des Compagnies et de l’Etat, l’ICTI vérifiera l’absence de travailleurs prisonniers ou enfants, les conditions de travail et de salaires. Cette certification causera deux coups de torchon sur ce métier atomisé en 10.000 usines et 3M de jobs:

1. seuls capables de s’offrir l’inspection, les “grands” prendront le large sur les PME;

2. plus technologie, le challenger Shanghai-Jiangsu tentera de marquer des points sur le champion cantonais—70% de l’export grâce à ses coûts de production records.

 

 

 

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