— Enclavée et hétérogène, la région de l’Asean attire pour l’instant cinq fois moins d’IDE que la RPC. En même temps, les puissances qui l’entourent (Inde, Chine, Japon, Corée) cherchent l’alliance de ce marché de 500M d’âmes, géant prospère de demain. A Bali (7-8/10), lors du sommet de l’ASEAN (Brunei, Cambodge, Laos, Vietnam, Indonésie, Philippines, Singapour, Birmanie, Malaisie, Thaïlande), Wen Jiabao fit tout pour convaincre d’intégrer les deux zones. Dès 2004, Pékin démantèlera des tarifs industriels et agricoles, au nom du traité “récolte précoce” signé le 8/10. Ainsi attisés, les échanges bondiraient à 100MM$ en 2005, quasi-double de 2001.
NB : 1er donneur d’aides à la région, le Japon, qui a franchi dès 2001 le cap des 100MM$ de commerce bilatéral, signa le même jour un accord analogue.
En même temps, Chine et Inde rejoignaient Japon et Corée dans un Traité d’amitié et de coopération avec l’Asean. En grande forme, la Chine signait aussi un partenariat stratégique avec l’ Asean, une coopé tripartite avec Japon et Corée du Sud, et renforçait l’amitié avec New Delhi, en reconnaissant sa souveraineté sur le Sikkim.
Objectif de tous ces petits pas : une Asie sans frontières commerciales, pour l’horizon 2010.
— Déployés en mai 2002 autour des ambassades à Pékin, les centaines de gardes supplémentaires avec leurs barbelés donnèrent l’impression que la vague de migrants sauvages de Coréens du Nord était endiguée. A tort: le 7/10, la Corée du Sud ferme son consulat, devenu “non viable” – il abritait 130 nordistes exilés!
A travers cette péripétie qui sera vite réglée (Pékin laissera ces réfugiés poursuivre vers Séoul), un bras de fer se poursuit au nom des principes. La Chine veut garder la frontière fermée, au nom de ses engagements envers Pyongyang. Séoul et Washington réclament l’ouverture, ou du moins un contingent (20.000 nordistes, pour les US, pour 2004).
— La semaine passée, le ministère de la Santé admettait, sans précision, une hausse de 140% du nombre des personnes porteurs du virus du Sida. Huit jours plus tard, des sources extérieures révèlent la condamnation à 10 ans de prison infligée à Ma Shiwen, ex n°2 au Bureau des maladies contagieuses du Henan, province-épicentre du sang contaminé, soupçonnée de renfermer 1M de séropositifs. Pour combattre le fléau par la transparence de l’information (conformément aux recommandations de l’Unaids) Ma avait placé sur internet un rapport secret de la province sur l’état local d’avancement du fléau. Non confirmée par les autorités, cette arrestation serait la seconde pour la même accusation (Ma avait été libéré une 1ère fois), et interviendrait sur la pression de Liu Quanxi, l’ex-directeur provincial de la santé pendant les années de diffusion de l’épidémie.
Sommaire N° 32