D’un vert étincelant, les rangées de vignes se suivent sur la colline, et les paysannes emplissent leurs bacs de grappes. Ce sont les vendanges à Taishi, Hebei, à 100km de Pékin, site du projet du ministère français de l’Agriculture en Chine
A l’origine, un constat : les villages ne font pas de vin, faute de maîtriser toutes les étapes, et d’avoir le bon matériel. D’où cette JV à parts égales entre ministères français et chinois, pour un centre modèle complet, miniature.
Côté France, France-Tech-China, PME remporte le concours. Dès 2000, 24 hectares de vignes variées sont plantées. 1ère remise en cause des traditions: 2 saisons sont sacrifiées, pour faire des racines. Septembre’03 voit l’heure des vendanges triomphales, sous les yeux des villageois stupéfaits de voir le vignoble des étrangers toujours vert, quand les leurs jaunissent.
Propre et suréquipée (matériel de marque Fabbri), la cave peut produire 300.000 bouteilles, et prépare ses deux premières cuvées de rouge et de blanc, aux arômes prometteurs. Le projet n’a pas encore d’embouteillage, ni de marketing. Tel est le pari d’avenir, convertir le succès technique en réussite commerciale. Mais dans la région, Taishi fait du bruit. D’abord sceptiques, experts, commerçants et même le gouverneur viennent suivre les progrès de ce petit bijou vinicole. Un des buts pour FTC est de vendre des caves françaises en kit, selon les budgets des villages. Un autre, de créer une appellation contrôlée, la première de Chine. Dans son complexe signé par le vosgien B. Viry, un 3ème objectif est de former, à 15 par stage, viticulteurs et maîtres de chai.
Mais ce projet va surtout imposer en Chine le savoir-faire français. Permettant ainsi, peut-être, aux professionnels de l’Hexagone de s’imposer sur un marché chinois courtisé, où il n’y aura pas de place pour tout le monde !
Sommaire N° 31