On s’en souvient peut-être, les trois grands portails internet chinois, Sohu, Sina et Netease étaient tous tombés du paradis en 2000, pour la même raison : l’éclatement de la “bulle” technologique mondiale. Tous à l’époque, se voyaient “hypermarchés virtuels ”, tous étaient surévalués au Nasdaq. Aucun n’avait de métier irremplaçable. Leur purgatoire s’est arrêté en mai, grâce au SRAS. Ils avaient eu 30 mois pour créer des messageries, pubs et synergies avec China Telecom et Unicom, décuplant leur audience et se dotant de revenus fixes. C’est alors que la Chine s’est mise deux mois en 40aine, créant pour ces sites un véritable marché captif: au Nasdaq depuis janvier, leurs titres fusèrent de 240% à 450%. Afin de battre le fer pendant qu’il est chaud, les trois soeurs émettent pour 290M$ d’obligations sur 20 ans, à taux “0” mais offrant l’option de conversion en actions, tant que le cours ne dépasse pas 23 à 27% du prix d’émission.
Autre secteur, autre réaction post-SRAS : China Southern tente sa chance sur la place boursière de Shanghai, et émet (10/7) 1MM de Parts A, pour en tirer 327M$ d’épargne. Ce qui lui permettra à la fois de combler son trou de caisse de 26M$ de jan à avril et de payer 20 Boeing 737 déjà commandés. Ce sont 23% de ses actifs que le groupe cantonais place ainsi en bourse. A 2,7Y /part, China Southern brade : ce prix représente 18 fois le bénéfice par action de l’an passée, score inacceptable en d’autres temps! Et encore, Ch. Southern a de la chance : Shanghai Airline se voit contrainte de vendre deux B737, déjà payés (44M$) mais non amortis, cédés à prix secret à CUA, Cie militaire. Son actionnaire principal, Alliance Invest (groupe municipal, 56% des parts) doit aussi lui “prêter” 36M$ à court terme pour l’aider à faire face à ses charges.
— Depuis avril, Jeux Olympiques obligent, la Chine se cherche une fleur nationale. Candidats: lotus, pivoine, chrysanthème, orchidée et prunier. Cette quête illustre la montée en sève de la fleur en un pays qui l’ignorait 15 ans avant mais s’est rattrapée, accueillant à présent 1/3 des surfaces horticoles globales. Pour l’instant, ces efforts se font sans productivité : la fleur chinoise ne compte que pour 0,5% du marché mondial, contre 10% aux Pays-Bas, dont 70% de la production part à l’export! Gâté par presque tous les types de climats, le Yunnan s’est imposé comme le roi de la fleur coupée, avec 1,1MM de tiges en 1999 (1/2 du marché). La province totalisait alors 220M$ en ventes de fleurs, dont 6M$ à l’export.
Le Yunnan n’a qu’à bien se tenir : les campagnes côtières investissent ce secteur 15% plus payant que la moyenne locale (6000Y/mu,亩, càd 10.000²/ha).Ainsi, Changzhou (Jiangsu) a reconverti 80% de ses surfaces plantées. L’an passé, 37.000 foyers y ont gagné 90M$ en vendant 270M d’arbres, 0,29M de bonsaïs, 4,2M de fleurs en pot, autant de fleurs coupées.
NB : le client n°1 est public : provinces, villes et conurbations en mal d’embellissement!
· dernière minute : avec un commerce extérieur de 376MM$ pour le 1er semestre (+39%), la Chine affiche une santé insolente, et des dégâts du SRAS finalement très limités. A ce rythme, le pays aurait, fin 2003, un trafic bilatéral de 750MM$ et +130 par rapport à 2002.
Sommaire N° 25