Temps fort : HK : coup de théâtre, et saut dans l’inconnu

La manifestation le 2/7 de  0,5M de Hong Kongais contre un projet de loi anti-sédition, a tout changé dans les rapports entre HK et Pékin.

Dès le 3/7 sous l’influence du tandem Hu Jintao – Wen Jiabao, le Politbureau exigeait le compromis. Le 5/7, Tung Chee-Hwa, Président de l’exécutif, annonçait 3 amendements qui de facto, enterraient la loi : les associations interdites en Chine restaient tolérées sur le rocher, les perquisitions restaient illégales, sauf avec mandat, et la liberté de presse était réaffirmée. Tung n’exigeait plus qu’un vote, pour sauver la face. Mais même là, il fut désavoué, surtout par James Tien, Président du Parti libéral (pro-Pékin), qui démissionna de son cabinet (6/7)!

Ainsi, l’iceberg a basculé.

– Passive depuis 1997, la rue découvre son pouvoir de crier au monde son rejet du leader impopulaire (35% de soutien).

– Pour la 1ère fois, la grande bourgeoisie d’affaires affiche un souci de l’avenir de l’île, supérieur à ses intérêts privés.

– Juste avant sa démission, Tien venait de rencontrer à Pékin, en voyage éclair, Liu Yandong, protégé de Hu Jintao. Hu et Wen, lors de récentes rencontres avec Tung, ne l’ont pas félicité (comme de tradition) pour son bilan : évidente critique de l’homme mis aux commandes par l’équipe précédente!

Prudente, l’opposition maintient le profil bas. Tout le monde doit à présent digérer la nouvelle donne. Le 9/7, une manifestation nocturne interdite de 50.000 personnes réclamait le départ de Tung, dont les jours semblent comptés…

Pékin peut-elle renoncer à mettre au pas sa RAS? Jusqu’où  peut aller Hong Kong dans la fronde, après ses 6 ans de traversée du désert des libertés? Tout dépendra du pragmatisme des deux bords, et de la capacité de Pékin à choisir entre ses  approches opposées : laisser HK vivre, ou la punir pour son passé “décadent”, comme elle le fit 50 ans plus tôt avec Shanghai!

 

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