— Comme à chaque pression à la réévaluation du RMB, la Chine défend sa parité fixe, mais rouvre d’un quart de tour le robinet de l’investissement chinois à l’extérieur. C’est le cas aujourd’hui, avec la relance du commerce international post SRAS : pour maintenir le cours trop bas du yuan à sa parité fixe de 8,3 /1$, la Banque populaire de Chine rachète 600M$ /jour à ses firmes exportatrices, gonflant ses réserves de 10% en 2 mois, à 340MM$ fin juin.
La tendance est aggravée par la spéculation: début juillet, dit Zhou Xiaochuan, gouverneur de la BPdC, les dépôts/devises chutent de 30% (75% à Shanghai), les porteurs liquidant leurs avoirs en prévision de la réévaluation du Yuan (RMB). Face à cela, la coupe de 0,25% des taux étranger (2/7), la 1ère en 2003, a un effet ambigu. A 0,56% /an, les devises sont désormais x4 moins rémunérées que le RMB. La coupe des taux devrait accélérer leur fuite, et alléger la pression sur le RMB. Mais elle encourage aussi leur revente à l’Etat : en somme, le système de rachat public obligatoire, quasi-total de devises, suffoque! Aussi la BPdC prépare un nouvel outil : les 1.200 membres de la GSDTC, club financier discret mais puissant, seraient autorisés à réinvestir leurs devises en obligations étrangères. Ces EE, la plupart industrielles et de service, détiennent déjà (sans permis explicite) de 50 à 80MM$ de bons, surtout aux US. Une telle action équivaudrait à une liberté surveillée d’investissement à l’extérieur.
— PetroChina réagit à sa faiblesse structurelle vis-à-vis du n°2 Sinopec, qui détient le double (28000) de ses stations service, une des vaches à lait du secteur. Dès 2002, le 1er pétrolier chinois investissait 725M$ pour porter son parc à 4,437 stations, dont les 2/3 reprises à sa maison-mère CNPC. A présent, il annonce des dépenses de 960M$ sous 2005, pour rajouter 3.400 stations de plus, surtout dans les régions riches, Jiangsu (trusté par Sinopec à 70%), Guangdong, Fujian. Pour Petrochina, cette remontée est cruciale : l’an passé, Sinopec, avec 31Mt de produits raffinés vendus, faisait 3 fois plus que lui!
NB : avec 41.000 stations pour les 2 groupes, sur les 90.000 du pays, la concentration est loin d’être achevée. Les autres sont locales, privées, et l’étranger se profile par une politique agressive de coopé avec les deux géants, comme BP, 293 stations en JV (49%) avec Petrochina.
Sommaire N° 24