— Depuis novembre 2002, à Canton, sur 10m², une étonnante cour des miracles offre tous les produits pensables: fleurs et légumes, choux et oranges; rouge à lèvres, costumes, livres, fours micro-ondes; lits et canapés (à l’étage), vélos et tricycles (devant la porte)…Curieusement, l’enseigne du bazar promet bien plus que la licence au mur, qui n’évoque qu’un modeste négoce d’articles de métal. Autre bizarrerie: lors des repas, le personnel pléthorique disparaît, laissant le magasin sans garde durant 2 heures- mais personne en son bon sens ne s’aviserait d’y voler quoique ce soit. De toute manière, aux prix très bas de cette échoppe, la marchandise disparaît à mesure qu’elle rentre. La clé de l’énigme, tient à l’identité des vendeurs, tous de la police auxiliaire, confisquant et écoulant la marchandise des camelots en infraction. Au début, le trafic restait discret, déchargé 500m plus loin, transbordé par tricycles. Mais depuis février, jusqu’à six camions/jour freinent au seuil du bazar,assurés de l’impunité. C’est l’échange inégal, où les marchands achètent et les limiers vendent : 南街大 鼓,北街舞 nanjie dagu, bei jie wu, « la rue du Sud bat les tambour, celle du Nord danse » !
Sommaire N° 24