Avec sa couverture live par les media, la guerre du Golfe avait offert aux Chinois un goût de presse libre. Puis le SARS / SRAS est venu, hors-contrôle : le serrage de vis était inévitable!
» dès mars, à Canton, XXI. Century Herald fut fermé pour avoir publié la demande, par un aide de Mao Zedong, d’élections libres.
» le 24/4, pour avoir dénoncé la cache de cas de SRAS à Shanghai, Nanfang Zhoumou de Canton fut censuré, puis reçut un nouveau Rédacteur en chef, plus censeur que journaliste.
» le 04/6 à Pékin, Xinbao, filiale du Quotidien des Travailleurs fut fermé pour avoir traité le régime de «féodal», avec audace incroyable.
» le 20/6, Caijing, revue financière fut interdite, suite à un « papier » sur le scandale Zhou Zhengyi (cf VdlC n°20/VIII), avec un diagramme des implications dans la BdC. Peu impressionné, Caijing répliqua du tac au tac.
Ce que tout cela cache: l’ère post-SRAS suscite, en réaction à la chape de silence d’hier, une bouffée irrépressible de courage de presse, face à un pouvoir divisé. Wen Jiabao, 1er Min. a émis des règles d’info, spéciales urgences santé, exigeant précision, clarté et non-rétention.
Une audacieuse réforme de la presse se prépare, et sortirait cet été, d’un auteur imprévu : Li Changchun, ex-Secrétaire du Parti à Canton, à présent patron national de la propagande. Tout média serait forcé de s’enregistrer comme firme. Les abonnements forcés (vaches à lait des organes ternes) disparaîtraient, et tous seraient ouverts à une prise de participation privée ou étrangère à 49% maximum.
NB : Vers la liberté de presse, le chemin est long: avec 38 journalistes emprisonnés, dit le CPJ de New York, la Chine demeurerait n°1 mondial de la répression.
Sommaire N° 23