Autour de Taiyuan, la plaine de loess jaune est ravinée sur des 10aines de m de profondeur par les pluies. Les efforts pour araser les sommets afin d’en tirer des champs minuscules, témoignent d’une soif de terre. Partout, en ville comme aux champs, l’air est trouble, pollué du charbon de milliers de PME Au village, les boutiques sont misérables, les routes défoncées, jonchées de gravas et les rues non balayées: « les gens du Shanxi n’ont pas le moral », dit-on sur place. Pourtant, jusqu’au début du XX., des villes comme Pingyao déployaient fièrement leurs murailles et richesses : que s’est-il passé ?
Il y a eu le report de l’industrie vers les côtes, qui a frappé de plein fouet la Chine de l’intérieur. Mais surtout, le Shanxi a sa part des 200M d’enfants de Mao, conçus hors planning familial, qu’il faut aujourd’hui nourrir et employer: comme toute la Chine jaune, la province voit passer au loin, à la côte, le train de la croissance!
Au Shanxi, le SRAS a frappé dur : 448 cas, 4. rang national. A présent, l’alerte est passée, mais les cicatrices demeurent, avec les banderoles de slogans et surtout, les contrôles sanitaires. Policiers et infirmiers suant sous leurs casques hermétiques prennent les températures, désinfectent le fond des véhicules. En 36 heures nous sommes contrôlés 15 fois, dont 6 entre les seuls aéroports de Taiyuan et de Pékin- quoique le Shanxi ait été retiré de la liste des destinations suspectes de l’OMS. Mais après 5 mois de crise, la Chine administrative ne prend plus de risques – chat échaudé…
NB: le 17/ 06, l’OMS levait sa restriction pour les voyages à Taïwan, mais Pékin demeure encore sur ses listes.
Sommaire N° 22