Quand l’été pointe à l’horizon, les marchands de glaces sortent leurs canons,surtout au Nord, fief de la crème glacée -du fait de la proximité des prairies et de l’offre abondante en lait.
Le marché du lait (frais, UHT ou yoghurt) a vu les défaites (cf VdlC n°15) de groupes tels Kraft ou Parmalat, repris par leurs partenaires locaux. La glace demeure l’exception, place forte de l’étranger, Nestlé et Walls (Unilever), avec 25 à 30% chacun des 2,8MM$ de ventes l’an passé. Mais la concurrence s’accentue.
Enjeu : le marché encore faible, avec 1 litre/habitant/an en Chine, contre 23 aux US. Les 4000 PME de glaces n’ont de choix qu’entre les marchés ruraux, le piratage et la mort lente. Les joueurs locaux émergents sont Yili et Mengniu, les deux « cornes mongoles ». Bien géré, Yili tient 20% du marché, 17M$ de profits en 2002 -il en prédit +33% en 2003. 4ème laiterie nationale, Mengniu a quintuplé ses ventes depuis 1999, atteignant 241M$ en 2002, ce qui lui a valu 8M$ d’investissement de Morgan Stanley (11% des parts) en décembre dernier.
D’autre part, après avoir ramifié leur réseau de collecte/vente (clé du succès en Chine), les laitiers de Pékin et Shanghai, Sanyuan et Shanghai Bright s’apprêtent à rejoindre le bal glacé, l’un avec Faxi (le franchiseur de Budd’s), l’autre, en franc-tireur, après reprise de 40% (pour 16M$) d’un glacier local .
Les grands groupes réagissent. Fort de son usine laitière de Shuangcheng (Heilongjiang, depuis 1993, 100.000 dépendants), Nestlé poursuit l’effort de localisation des goûts, avec des saveurs telles sésame ou haricot rouge. Il investit dans le géant US Dreyer (2,8MM$), et quadruple son budget publicité. Walls fait de même, avec 18,4M$ investis en pub et produits nouveaux. Sous une telle grêle d’investissements, pas étonnant que le marché doivent croître de 40%/an, pour atteindre 4,8MM$ en 2006!
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