Silencieuse main de fer, Hu Jintao vient de relancer la campagne anti-corruption: ex-gouverneur du Yunnan, Li Jiating est condamné à mort avec sursis (9/5). Cong Fukui, ex-vice Gouverneur du Hebei venait de subir le même sort -accusés d’avoir empoché l’un 2,2, l’autre 1M$. 4 autres roitelets déchus attendent leur procès : Cheng Weigao (ex-Secrétaire du Parti au Hebei), Zhang Guoguang, (ex-gouverneur du Hubei), Liu Fangren (ex-Secrétaire du Guizhou), et un ex-maire de Shijiazhuang. Ces disgrâces rares sont rendues possibles suite au passage en mars de Wu Guangzhen, proche de Hu Jintao, à la tête de la 记律检查, Commission nationale de la discipline du Parti.
L’affaire de Li était claire : le maître du Yun-nan était mafieux, son fils 老大 laoda (parrain) d’une 三 和 会 san he hui (triade), avait reçu 20M$ détournés. Cheng par contre, était un ami de Jiang Zemin, que cette purge ne peut pas renforcer. Ce durcissement vaut comme avertissement à la nomenklatura : en ces temps de crises, la prévarication est mal vue, et Hu Jintao a de facto les pleins pouvoirs!
En même temps, (cf VdlC n°16), Hu Jintao relance la campagne de son prédécesseur, des 三个代表 sange daibiao « trois représentativités » : la démarche n’est pas forcément contradictoire. Hu, par cette action, bétonne l’unité du Parti, tout en donnant de la face à Jiang son aîné.
Ce faisant, il laisse la chance, à l’avenir, d’une cohabitation avec un Jiang affaibli, reconnaissant d’être maintenu en place, et incapable de s’opposer à un ambitieux plan de réformes…
Pendant ce temps, sphyngiens, Jiang Zemin et ses hommes attendent leur chance…
Comme on voit, c’est une vague instable sur laquelle surfe le nouveau leader, et le fléau peut retomber dans n’importe quel sens—avec deux inconnues déterminantes à la clé : l’opinion de la base, et celle des investisseurs!
Sommaire N° 17