知情权 Zhiqingquan, « droit à savoir », est le mot d’ordre du moment du SRAS -attribué à Hu Jintao, le pari d’exploiter la crise pour imposer des réformes, usant de ses pleins pouvoirs de crise. La technique consisterait à restructurer le Parti, sans le dire (sans liberté de presse).
Avant de rénover les structures,il s’agit de combattre sur les fronts urgents de l’épidémie, du frein à la croissance, et du défi frontal à l’ordre public. Or en pleine crise, réveiller l’opinion serait rajouter une tension inutile sur un pays non préparé. D’autre part, Hu doit s’appuyer sur, plutôt que défier, les agents durs du Comité Permanent tel Luo Gan, chef des polices et bras droit de Li Peng. Tous ces paramètres permettant d’expliquer l’attitude ambiguë, de Pékin à ce stade, en attendant de reprendre l’initiative :
· la transparence : mince, elle s’exprime par l’aveu du Ming 361, et un franc-parler un peu élargi dans les forums internet.
· la propagande : patriotisme conjuguant lutte du SRAS avec 3 représentativités, et portant les hommes et femmes en blanc au pinacle de l’héroïsme national (30 admis au Parti le 1/05).
· la poigne: les fauteurs de panique par SMS ou internet sont arrêtés, Zhang Dongming, censeur à Canton, nommé chef du Southern Weekend – le journal hier le plus libre du pays, censuré le 24/4 (il voulait dévoiler la dissimulation par Shanghai de 38 suspects de SRAS à l’OMS)…
Hu poursuit aussi la guerre à la corruption. Trois leaders provinciaux dont un proche de Jiang Zemin (Cheng Weigao, ex-Secrétaire du Hebei) voient leurs procès se préparer « d’ici quelques mois », – ils risquent lourd. Guerre aussi à l’incompétence: 120 cadres démis en 3 semaines.
Toute cette remise en cause d’une mentalité rond de cuir est née de la présence… du SRAS: obéir aveuglément aux ordres d’en haut, couvrir les fautes, face au virus, n’est plus rentable!
Sommaire N° 16